Jean-Pierre Brazs
[voir lien] :
Revenons sur le « fusain » de saule (fabrication
décrite par Cennini).
Pour le saule l'intérêt est qu'on peut tailler le bois comme
on veut par exemple en section triangulaire ce qui permet d'avoir un
« fusain » avec un côté plat assez large et une arrête fine.
Le fusain (Euonymus europaeus) facile à reconnaître par les fruits est
bien.
Euonymus europaeus,
région de Genève
© Jean-Pierre Brazs 2009
Pour saule ou fusain comme pour toute fabrication de charbon de bois :
boîte métallique fermée. Un petit trou dans le couvercle. Hop dans le
feu ! quand les gaz qui s'échappent par le petit trou ont fini de
brûler, on laisse refroidir.
Jean
Rudel dans le petit Que sais-je « Technique du dessin » pages 74 à 77
parle longuement du fusain et en particulier de l'idée de l'imbiber
avec un peu d'huile pour obtenir un fixage sans fixatif.
Il donne la liste de tous les bois utilisables : saule, tilleul,
bouleau, etc.. et même du romarin !
Emmanuel :
Cela doit sentir bon à la cuisson. Merci Jean-Pierre.
Un complément arboricole pour le
plaisir : dans les jardins, c'est la variété japonaise d'Euonymus
(feuillage persistant) qui
serait la plus prisée selon plusieurs sources, l'européenne étant caduque. Concernant
cette dernière,
dite bonnet de prêtre (?), effectivement elle « met de la couleur dans
nos haies rustiques. [Elle] grimpe à 3 et 4 m » selon Anita Pereire,
Encyclopédie pratique du jardin. Son cultivar "Red Cascade" « croule
littéralement sous les fruits » (toxiques pour l'homme, dit-on par
ailleurs).
Concernant le dessin, l'ajout d'huile au
fusain peut éventuellement impliquer une préparation du support, en
particulier s'il s'agit de papier alcalin
(risque de saponification).
A lire aussi :
Un
passage in
Pigments naturels et synthétiques sur une méthode de fabrication
avec de l'argile.
L'article consacré
au fusain
L'entrée du
glossaire