Dtp :
Rouler une oeuvre peinte n'est jamais
conseillé, comme le soulignait Xavier de
Langlais et comme c'est redit dans l'article
Roulage
des oeuvres. C'est toujours martyriser la couche picturale.
Cependant, il est vrai que l'on n'a pas forcément le choix. Donc sans
garantie, voici quelques pistes.
D'abord il est important de respecter un
temps de séchage long, surtout si vous travaillez en empâtement.
Roulez de préférence autour d'une
matière dure.
Avant le roulage, vous pouvez envisager
de couvrir la surface picturale avec un
papier cristal (ou tout
autre papier paraffiné) pour éviter toute adhérence et limiter les
déformations, humidifications ou autres interactions locales dues à la
fibre du verso. Autour, pour finir, un
kraft épais, face lisse à
l'extérieur, peut faire l'affaire avant de placer le tout dans un
cylindre (carton ou autre, voir Roulage
des oeuvres).
Le diamètre du rouleau doit être aussi
large que possible.
L'acrylique semble le liant le plus
souple. Mais toutes les acryliques ne se ressemblent pas (cf. article
L'acrylique).
Il faut d'abord trouver la variété la
plus élastique possible, puis s'en servir pour toutes les couches afin
de ne pas avoir de mauvaises surprises. Si une seule des couches
picturales se comportait différemment des autres, elle pourrait tout
détruire. Il s'agit de réduire le problème à un minimum de facteurs,
donc ici à un seul liant.
Vous avez donc intérêt à fabriquer
vous-même le gesso (lien) et la pâte
(lien).
La glycérine
à petites doses pourrait être un adjuvant utile, mais ce n'est pas sûr
et il faut impérativement effectuer des tests car d'une part elle
n'est absolument pas liante, d'autre part elle n'est pas tout à fait
inerte.
Il faudra tout tester de toute manière,
en prenant le temps. D'où un autre intérêt de limiter le nombre de
facteurs.
Concernant les autres substances que
vous évoquez, il vaut mieux les éviter car les liants acryliques
contiennent déjà des produits plutôt variés et vous risqueriez de
susciter des réactions imprévisibles. L'acrylique fait déjà partie des
élastomères. C'est une sorte de
« latex ». Elle devrait être suffisamment élastique.
Au sujet des
pigments mélangés à l'eau, attention à mettre le minimum d'eau,
juste ce qui est nécessaire pour mouiller le pigment. Une erreur
courante est d'oublier que l'eau s'évapore. Il faut beaucoup de liant
- et non beaucoup d'eau - pour bien protéger la vulnérable poudre
pigmentaire et obtenir une couche picturale "plastique" bien solide.
C'est d'autant plus important si vous devez "maltraiter" ladite
couche.
Concernant le support, le
lin est plus solide que le
coton et n'est pas aussi sensible aux
variations hygrométriques.