Sans colle et à température ambiante, il est possible d'assembler par
simple pression deux morceaux de cette substance ayant les propriétés
habituelles du caoutchouc.
Ce qui est mis en oeuvre est une organisation "supra-moléculaire"
dans la lignée de différentes recherches sur les matériaux
auto-réparables. En 2001 on était parvenu à rendre possible, dans une
autre sorte de caoutchouc, le voisinage de micro-capsules de polymères
époxy et d'un catalyseur.
Les capsules brisées libéraient leur contenu, il n'y avait plus qu'à
ré-assembler. C'était une colle "dans la masse", pour ainsi dire.
Le défaut majeur de cette solution était qu'un tel matériau fracturé
une seconde fois au même endroit était dépourvu de "colle". Des
expériences avaient alors été réalisées en direction de la "microvascularisation",
mais ne donnaient pas de bon résultats pour une température normale.
L'invention plus récente de Philippe Cordier et son équipe
(CNRS-ESPCI, Paris, 2008) concerne une échelle beaucoup plus fine,
celle des liaisons moléculaires non-covalentes
(réversibles, ce sont des liaisons hydrogène) mises à nu par la
fracture. Elles autorisent un ré-assemblage dans un délai raisonnable
d'une semaine. L'auto-réparation, elle, dure quinze minutes (ou plus).
L'enjeu industriel est en réalité considérable. De plus la matière première
est constituée d'huiles végétales et le "caoutchouc" obtenu est
"réversible" par réchauffement.
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