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Courrier des lecteurs 2010c

 

Le marouflage  

 

 

Etymologie : voir l'article du glossaire

Avertissement : il est indispensable de réaliser des tests avec des échantillons sans valeur parce qu'un mauvais marouflage peut altérer un tableau et parce qu'une expérimentation pratique est nécessaire. L'opération n'est pas forcément difficile mais on ne peut imaginer un marouflage aisé et sans dommages sans ce préalable. Cet article décrit à titre purement indicatif des techniques devant être confrontées aux faits. Nous déclinons toute responsabilité dans d'éventuels incidents de marouflage.

Signalons une vidéo illustrant avec clarté un
procédé classique de marouflage : cliquer ici.

Un incident de marouflage évoqué dans le
Courrier des Lecteurs donne une idée
des précautions à mettre en oeuvre.
Cliquer ici.

Enfin, un cas de marouflage géant
sur panneau de bois est évoqué ici.

Quelques autres suggestions ici.

 

Maroufler quoi sur quoi ?

 

Le marouflage consiste à assembler (lire l'article sur les colles d'assemblage) un support peint souple :

* un tableau, une gravure, une impression ou une photo sur papier (pas trop fin, kraft de 130 ou plus ou autre papier de 220g/m2 au moins de préférence - renoncez d'emblée à maroufler un papier trop fin, de type japonais ou parchemin, avec les méthodes exposées ci-dessous mais dirigez vous tout de suite dans ce cas vers le paragraphe consacré aux marouflages "extrêmes". Même conseil si par exemple vous utilisez un papier gras ou trop épais.

* une toile non tendue (éventuellement retirée de son châssis).

Sommaire

Maroufler quoi sur quoi ?

Étapes

La colle

Choix du bois et de son épaisseur, carton

Préparation

Assemblage

Si cela ne va pas - remèdes "extrêmes"

Finition

Un marouflage à déconseiller

sur un support plus rigide ou ayant meilleure tenue :

* toile de lin tendue sur châssis

* bois contreplaqué ou latté

* médium MDF, carton

* Dibond ® (feuille d'aluminium, très utilisé pour les photographies mais pouvant servir à d'autres emplois)

* autres (supports durs en général)

 

Le marouflage peut être effectué avant même que le tableau soit peint.

Dans le cas contraire, s'il s'agit de peinture à l'huile, le séchage doit remonter à un an ou deux voire bien davantage, sauf procédés très maigres et hautement siccatifs (compter alors quelques mois). Le vernis définitif, souvent assez cassant, devrait être posé après marouflage si possible.

Si la peinture est acrylique et si elle comporte des empâtements importants, il peut être pertinent de respecter un temps de séchage de quelques semaines voire de quelques mois afin d'éviter les accidents mécaniques lors de l'opération de collage : glissements, compressions de couches et résurgences de liquide.

 

Étapes

 

La colle

C'est le choix fondamental. La colle de peau de lapin implique certaines obligations (lire l'article sur les colles de peau) dont la plus importante, celle qui entrave réellement les maroufleurs, est de travailler très vite parce que l'encollage doit être effectué à chaud. Il existe aussi un risque d'altérer par la chaleur le support à maroufler et le support du marouflage. Les colles blanches, les plus couramment employées, imposent moins de contraintes.

La caséine présente l'intérêt de bien isoler et même de protéger les papiers de l'humidité et des vers à bois. Cependant, elle n'est utilisable que sur des supports bien durs.

Évitez de préférence les colles en bombe : en principe elles ne sont pas faites pour cette usage, leur chimie en général non détaillée dans les notices est efficace pour un usage à court terme, pas pour un marouflage artistique destiné à durer.

 

Gare aux incompatibilités chimiques ! Assurez vous toujours de la non-acidité de votre colle à l'aide d'un papier tournesol acheté en pharmacie par exemple. Si votre papier est alcalin, ce qui est plutôt courant dans les variétés de qualité "Beaux-arts" (spécialement les papiers pour l'aquarelle), une colle acide peut provoquer la formation de sels. De même une colle trop alcaline, de type caséine/chaux, peut donner de mauvais résultats si le papier - ou autre support à maroufler - ou le support du marouflage est trop acide ou trop gras (la mise en présence d'esters et d'alcalis peut provoquer une saponification). Gardons des pH compatibles.

 

Les dimensions, la découpe. Calculez bien la taille du support récepteur en fonction du résultat à obtenir. Concernant le marouflage sur toile tendue, une marge de toile "à nu" peut être envisagée, mais doit être enduite (encollée antérieurement et séchée - voir L'enduction des toiles) sinon la toile nue se salira et se délitera au fil du temps (phénomène constaté).

Concernant le marouflage sur bois d'un tableau peint, la "tradition" (ou l'usage plus ou moins courant) préconise pour le panneau récepteur un format très légèrement inférieur à celui de la surface peinte (ce qui suppose une découpe en fin de marouflage, autour du support récepteur).

Il existe au moins deux raisons à cela :

* rien n'est plus agaçant que d'obtenir, à cause d'un support récepteur trop large, un "flottement" de l'image peinte ou une affreuse marge vide à cause d'un angle pas tout à fait droit ou d'une déformation du papier, ce qui n'est pas rare. Il faut aussi compter avec les "phénomènes de bord", à savoir les accumulations indésirables de pigments, de liants, de résines, d'enduit ou de gesso le long des caches éventuellement utilisés pour délimiter la surface picturale, ou près des bords de la feuille si celle-ci est utilisée "en pleine page".

En cas de doute, en particulier avec des travaux fins, on peut s'assurer préalablement de ces questions en effectuant des mesures précises, avec règle et équerre. Il est évident qu'amputer une oeuvre inutilement, même de quelques millimètres, n'est pas un bon choix car cela peut nuire à sa composition. Dans d'autres cas, on préférera conserver un pourtour irrégulier au risque de donner l'impression de flottement ou de cadrage défectueux évoquée ci-dessus.

On soulignera que dans le cas courant, les bords des oeuvres peintes sont irréguliers à très irréguliers, que le marouflage peut encore entraîner des modifications de la surface et que par conséquent, comme indiqué ci-dessus, un format légèrement inférieur à celui de la surface peinte convient plutôt bien au cas général. Ces choix parfois difficiles sont sous la responsabilité du maroufleur.

* Les colles ont tendance à tendre les matériaux qu'elles pénètrent. En général. Une colle aqueuse trop diluée peut provoquer la réaction inverse. Cela dépend du papier et de la colle.

Il est donc indispensable, surtout pour des techniques un peu atypiques, d'effectuer des tests préalables sur échantillons permettant d'étudier le comportement de l'ensemble sur une durée d'un ou plusieurs jours et d'agir en conséquence.

 

Choix du bois et de son épaisseur, carton

 

Pour tout marouflage sur bois, la question du choix entre contre-plaqué et latté se pose.

Le latté est toujours assez épais, mais pas le contre-plaqué. Pour de petits travaux, dont la longueur avoisine 15-20 cm, le contre-plaqué doit avoir une épaisseur d'au moins 0,5 cm. Jusqu'à 25-30 cm environ, du 0,7 peut convenir. Vers les 30-40 cm, du 0,8 ou du 0,9 cm est nécessaire. A ces tailles, pour les oeuvres précieuses préférez le latté. Pour les tailles supérieures (50, 60 et plus), le latté s'impose absolument.

Quant au carton, ce n'est certainement pas le support idéal, mais il faut reconnaître que pour des oeuvres éphémères ou d'importance mineure, il peut rendre de grands services. Voire pour des oeuvres moins mineures, mais alors la qualité "carton bois" ou "carton à maroufler" est indispensable sous peine de voir le support se déliter et la peinture s'abîmer. L'épaisseur est déterminante. Pour des formats de petite taille ou de taille moyenne, il faut un minimum de quatre millimètres, si possible pré-enduit car l'enduction peut vite devenir problématique tant ce support est réactif aux substances aqueuses et visqueuses comme les colles.

 

Préparation

 

Rappel : Avant de maroufler une oeuvre artistique, il est absolument nécessaire de réaliser des tests avec des échantillons sans valeur car un mauvais marouflage peut altérer un tableau. Il faut de plus savoir à quoi s'en tenir au sujet des modifications du support peint sous l'effet de cette opération.

 

Le support destiné à accueillir le tableau doit d'abord être encollé (voir Enduit et apprêts) et tendu le cas échéant.

Le dos du tableau à maroufler doit être dégraissé (tamponner doucement à l'acétone, facilement inflammable - prendre des précautions élémentaires, voir l'article Acétone).

Certains peintres enduisent et marouflent en une fois la toile non peinte. Avec la colle de peau, une à deux minutes de trempage à chaud suffit juste avant d'assembler. Avec les colles blanches il est recommandé de pratiquer l'enduction et le marouflage en deux opérations distinctes avec des produits différents, de façon donc plus classique (un liant pour l'enduction, un colle pour l'assemblage). Tout enduit n'est pas forcément une bonne colle à maroufler.

Procédé dérivé : enduction intégrale recto-verso de toile non tendue (qui, empesée, deviendra cependant rigide) mais aussi du travail peint lui-même, un peu à la manière des poseurs d'affiches. Faisable avec une peinture acrylique ou vinylique, mais surtout avec certains collages. Effectuer l'opération sur une surface couverte de plastique (sac poubelle) pour éviter une adhérence inopportune avec le plan de travail. Évidemment, ce procédé qui recouvre l'oeuvre de colle peut avoir des conséquences plus ou moins souhaitables. Notamment, on sait qu'une colle vinylique pourra jaunir.

Dans le cas général, la colle est plutôt appliquée sur le support récepteur (toile tendue, panneau de bois).

 

Assemblage

 

L'étape d'assemblage n'est pas la plus facile. Elle ne peut être réalisée sans essais préalables sur des échantillons sans valeur. Ces test ont une valeur d'entraînement permettant une adaptation raisonnable aux matériaux et à leur comportement. Lorsque l'on sait à quoi s'attendre, les choses sont beaucoup plus faciles. Rappel : nous déclinons toute responsabilité dans d'éventuels incidents de marouflage.

 

Le gros du travail, une fois les surfaces mises en place, consiste à chasser les bulles d'air. N'attendez pas, travaillez lorsque la colle est fraîche. Si vous ne parvenez pas à résoudre ce type de problèmes (bulles, boursouflements et déformations diverses), n'hésitez pas à vous reporter au passage suivant, Si cela ne va pas - remèdes "extrêmes".

Procédé normal :

* posez un plastique transparent sur le tableau, ou du moins sur la zone garnie de bulles indésirables. Maintenez-le d'une main.

* avec une brosse sèche de préférence, sinon avec les doigts, ou, si vous vous sentez lyrique et adroit(e), avec le plat de la main, chassez les bulles fautives en direction des bords. Il est faux d'affirmer que les bulles disparaissent toutes seules.

Quand le marouflage est effectué sur toile, vous pouvez aussi parfois opérer par le verso. Dans tous les cas, insistez.

Vous pouvez rencontrer des problèmes, notamment avec des papiers rétifs (trop fins, trop épais, trop empesés, trop gras) quel que soit le support récepteur. Il faut alors interrompre l'opération, décoller le papier (ou autre support rétif) et essayer de retirer la colle si possible. Il ne reste plus alors qu'à songer à une autre méthode. On voit ici l'importance des tests sur des échantillons sans valeur.

 

Si tout va bien, en respectant un temps de séchage compatible avec les résultats de vos essais sur échantillons (voir ci-dessus), découpez si nécessaire les portions en excédent.

Suite : se reporter au paragraphe consacré à la finition.

 

Si cela ne va pas - remèdes "extrêmes"

 

Rappel : avant de maroufler une oeuvre artistique, il est essentiel de réaliser des tests avec des échantillons sans valeur car un mauvais marouflage peut altérer un tableau. Nous déclinons toute responsabilité dans d'éventuels incidents de marouflage.

 

Si décidément rien n'y fait, rien ne marche, employez une colle polyacrylique, recours très opérationnel, arme très puissante des maroufleurs !

Ce procédé a été testé avec succès par plusieurs d'entre nous sur des papiers gras, très épais, très fins, et d'autres matériaux "difficiles". Nous avons constaté que ce collage résiste au temps.

Papiers très fins

Cela fonctionne sous certaines conditions. Précisons d'abord que le marouflage de ces papiers ne pose généralement un problème avec les méthodes habituelles que lorsque l'on souhaite éviter de les imbiber - sans quoi il n'y aurait pas de raison de ne pas utiliser une colle blanche classique, cela fonctionne très bien.


Le procédé à la colle polyacrylique ne peut fonctionner avec des papiers très fins que s'ils sont légèrement froissés s'ils n'ont pas besoin d'être parfaitement à plat... ou encore s'ils n'ont pas besoin d'un marouflage impeccable. Il repose sur le principe du demi-frais et demande plus que tout autre des essais préalables avec des échantillons.

 

Il est possible que d'autres colles à fort tirant moins épaisses puissent convenir, mais l'intérêt d'une substance pâteuse appliquée de manière plutôt irrégulière est que le contact ne s'opère sur toute la surface que si l'on appuie sur le papier.

 

Procédé pour les différents cas

Les instructions concernant les papiers très fins sont en italiques vert pâle dans le texte ci-dessous.

  1. Contrôler la neutralité chimique de votre colle avec un papier tournesol de sorte qu'elle soit compatible avec les éléments à encoller.
  2. Étalez-la à la spatule ou au sabre à encoller en partant du centre, éventuellement par portions si la surface est vaste, en respectant une réserve de quelques centimètres par rapport aux bords afin d'éviter les débordements (sauf papiers très fins : appliquer jusqu'au bord). Procédez assez prestement car ce type de colles a une prise relativement rapide.
  3. Appliquez le support à maroufler sur la surface réceptrice en appuyant modérément. Dans le cas particulier des papiers vraiment fins à ne pas imbiber, avant d'appliquer le papier, attendez quelques minutes en surveillant le séchage de la colle sur l'outil d'application (un bon témoin). Lorsqu'elle devient légèrement moins humide, vous pouvez poser le papier. Il n'est pas forcément nécessaire d'appuyer tout de suite et même dans certains cas le simple fait de poser suffit. Le tirant de la colle persiste plusieurs jours. Vous pouvez profiter de cette propriété et de la pesanteur terrestre : posez l'oeuvre à plat pendant une nuit au moins. Si vous ne craignez pas d'accentuer les reliefs, vous pouvez poser un objet lourd de même dimension pour faire pression en intercalant un objet mou laissant passer l'air (de la mousse, par exemple).
  4. (sauf papiers très fins) Soulevez doucement les bords pour les enduire de colle en quantité mesurée à l'aide d'une spatule ou d'un objet plat. Éviter les débordements est assez aisé sur de petites portions.
  5. (sauf papiers très fins) Plaquez les bords.
  6. Nettoyez vite votre spatule ou votre sabre (à l'eau) avant que la colle sèche tout à fait.

Cette solution bien éprouvée est très efficace et supporte beaucoup d'erreurs et imperfections. Le pouvoir tirant et la tolérance des colles polyacryliques est peu ordinaire.

 

Finition

 

La finition concerne les marouflages sur bois. Il s'agit d'une opération de contre-collage essentielle pour ce support.

Utilisant la colle que vous avez utilisée pour le marouflage, enduisez le verso du panneau de bois. Si votre colle présente trop de tirant même après quelques jours (elle colle aux doigts même à sec ou elle semble bizarrement poreuse), ajoutez une couche supplémentaire et collez par-dessus un papier d'épaisseur moyenne (160 G. par exemple). Ce phénomène n'est pas anormal avec certaines colles. Il s'agit simplement, par ce sur-collage, de protéger le verso.

 

Un marouflage à déconseiller

 

Il s'agit du marouflage à la céruse. Lire passage in La céruse.

Comme dit ci-dessus, rappelons aussi que les colles en bombes ne sont pas les plus adaptées à des marouflages.

 

 

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