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Imitations

 

 

 

Comme Marie Curie, martyr de la science, fut tuée par le radium, quelques martyrs de la peinture furent les victimes des produits qu'ils manipulaient. Le premier intérêt des imitations est d'éviter des accidents de ce type.

Certains pigments et matières colorantes sont des poisons épouvantables : la céruse, le vermillon authentique, le jaune de Naples authentique, le cinabre, le minium et la mine orange ou le jaune de chrome, entre autres. Même sans ingestion, certains de ces produits peuvent être fatals par simple contact avec la peau (effet "patch"). Ils n'ont pas complètement disparu. Certains ont changé de nom, d'autres sont proposés plus discrètement car ils sont interdits :

ce sont de vraies armes. Leur vente est en théorie soumise à une consignation (livre d'apothicaire). Lire l'article sur la toxicité.

Quelques uns, employés par des professionnels censément avertis sont seulement autorisés à la distribution de gros.

 

Dans l'ensemble, heureusement, les pigments les plus dangereux ont été remplacés par des imitations. Celles-ci reproduisent souvent fort bien les teintes mais pas les autres caractéristiques des originaux.

 

Une tout autre raison a motivé l'être humain à synthétiser des substituts  : le coût prohibitif de certains pigments. Le bleu égyptien en serait le premier exemple (information non confirmée). Mais une synthèse n'est pas toujours nécessaire. L'imitation a bien souvent été une simple contrefaçon : le curcuma (photo ci-contre) a bien souvent été vendu en lieu et place du très précieux safran, par exemple. La pourpre fut l'objet du même type de pratiques.

 

De nos jours, les teintes portant l'intitulé "ton de" ceci ou cela, en anglais "hue", sont des imitations. Signalons que certains fabricants ne spécifient pas si leurs couleurs sont authentiques ou imitées. Il vous reste alors à le déduire en fonction des nomenclatures pigmentaires (voir article) - si elles figurent sur le produit. L'exigence d'informations claires dans ce domaine est cependant tout à fait légitime ainsi que le boycott pur et simple des produits dont la composition n'est pas annoncée.

Parcourons le paysage des imitations. Dans l'ensemble, les plus anciennes sont les moins fidèles.

* Le jaune de Naples et son imitation peu réussie font l'objet de descriptions séparées (voir article).

* Les cadmiums sont imités à cause de leur toxicité - relative - mais surtout à cause de leur coût de fabrication et de leur incompatibilité avec les substances au plomb réagissant fort mal avec le soufre (voir compatibilité et incompatibilité entre pigments).
Les pigments de substitution au cadmium sont assez fidèles sous le rapport de la couleur et la permanence, mais n'ont quand même pas l'opacité extraordinaire des substances authentiques. Ils sont généralement azoïques. Selon certaines sources, les cadmiums véritables seraient préférables aux imitations dans un emploi pour la peinture à fresque.

* Le vert émeraude, contenant chrome, brome et potassium, était vraiment toxique. Sa composition actuelle n'est pas exactement une imitation, mais, pourrait-on dire, une autre formulation.

* Le vert Véronèse était encore plus toxique. C'était un terrible poison.

* Les imitations azoïque du rouge vermillon ont généralement conservé la luminosité de ce pigment exceptionnel, d'une très grande utilité, tout en leur conférant une permanence bien supérieure. L'imitation du vermillon est parfois appelée vermillonnette.

* Le rouge cinabre -> voir Vermillons

* Le minium a surtout servi et sert encore d'apprêt pour la peinture sur métaux. Sa distribution est autorisée aux grossistes. Son utilisation en peinture semble remonter à des temps révolus (antiquité romaine) car nous ne lui connaissons même pas d'imitation (personne ne cherche plus à l'imiter).

La mine orange, chimiquement très proche du minium (protoxyde, dioxyde et carbonate de plomb), en connaît quelques unes, dont des gouaches et des aquarelles, pour lesquelles elle prend le nom de rouge de Saturne. Nous ne pouvons cependant nous prononcer quant à leur vraisemblance.

* Le jaune de chrome (chromate de plomb), nocif ou toxique selon les cas, très fugace et incompatible avec les couleurs au soufre, a pratiquement disparu des palettes, remplacé par un jaune azoïque de bien meilleure tenue.

* Le vert de vessie, qui contenait du plomb, est en général une imitation de nos jours.

* Il existe d'autres pigments au plomb fort heureusement remplacées par des imitations.

* Le bleu outremer est en lui-même une imitation (du lapis lazuli), réalisée pour une tout autre raison que la toxicité. Lire l'article qui lui est consacré.

Certaines couleurs comme tous les pigments au cobalt, notamment, sont proposées sous les deux formes pour le même genre de raisons : l'original est très coûteux, l'imitation, souvent très qualitative, est abordable pour beaucoup d'artistes.

 

 

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