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Familles de couleurs

 

 

 

[Lecture conseillée :
Les couleur dans la langue française, Pourpre.com]

 

Les couleurs que nous identifions aujourd'hui sont encore des catégories arbitraires, aux frontières floues.

On a longtemps cru que l'être humain n'avait inventé le premier nuancier qu'au XXème siècle. Par exemple, selon Kevin Mac Cloud, il s'agirait du Manuel de la Royal Horticultural Society, daté de 1939, destiné à inventorier les nuances florales.

Sommaire

Distinction des couleurs

Les couleurs et les yeux

Ce sont le pigment et l'éclairage qui font exister la couleur

En fait, il semble depuis peu que le premier nuancier pourrait être plus ancien. Il daterait du XVIIème siècle.  Son auteur aurait été un astronome, Aron Sigfried Forius. A ce sujet, lire Les nuanciers sur Pourpre.com et Les curiosités sur le même site.

Cependant, si Kevin Mac Cloud, comme la plupart des auteurs, a pu commettre une petite erreur de datation, il faut lui rendre justice pour avoir décrit une réalité incontestable d'une dimension beaucoup plus déterminante : "En réalité, les teintes d'autrefois étaient extrêmement variables, puisque les décorateurs fabriquaient leurs mélanges sur place."

Voilà la réalité pratique, celle du décorateur comme celle de l'artiste car finalement ce qui compte, c'est le verdict de la palette !

 

Mais revenons à notre propos initial. L'exactitude ou l'inexactitude d'une couleur ainsi que son appartenance à une "famille" précisément définie sont donc des concepts relativement récents. Alors que notre époque contemporaine nous a appris à utiliser des classifications chromatiques qui nous semblent avoir toujours existé, prêtons nous un instant à un questionnement concernant notre patrimoine conceptuel.

Différents peuples - y compris les peuples occidentaux - n'ont distingué que tardivement dans leurs langues le bleu du vert, ou ont assimilé le violet au noir ou le vert foncé au gris par exemple. Il est d'ailleurs peut-être assez juste d'avancer que la valeur prévaut souvent sur la couleur dans notre perception, ce qui demeure particulièrement juste dans le domaine de la composition. Il est possible que cela explique la lenteur de l'humanité à identifier vraiment les couleurs. Cependant, de nombreux a priori idéologiques (politiques, religieux) ont pu grandement contribuer à certaines confusions, à certains retards.

Des traces de ces errements de la pensée se transmettent de génération en génération sans doute parce que leur racine est historique, parce qu'elles relèvent aussi d'anciens conflits de pouvoir mal élucidés, mal cicatrisés.

Ce n'est pas pour rien que depuis très longtemps, des rejets a priori, des propos parfois violemment diffamatoires émaillent les "on dit" qui circulent encore allègrement dans le monde de la peinture - comme, à certaines époques, dans ceux de la religion et de la politique - au sujet de tel ou tel pigment, de telle ou telle famille de couleurs (lire par exemple l'introduction de l'article sur les jaunes).

C'est l'occasion de dire que toujours, à tous points de vue, la couleur a encore besoin de lumière, malgré les progrès effectués.

 

 

    Distinction des couleurs

 

Selon une information encore non confirmée, notre système de vision présenterait certaines aptitudes préférentielles à distinguer les nuances des verts, des jaunes et des bruns, mais serait moins performant en ce qui concerne les bleus, mais surtout les violets, les rouges et les orangés, moins importants dans notre environnement naturel. Toute information scientifique complémentaire à ce sujet sera la bienvenue.

Il n'est pas rare que tel ou tel maître déclare que "les bleus éloignent", croyant pointer du doigt une valeur quasi universelle (le lointain, dans la nature, sur notre planète, est bleuté ; le ciel lui-même est bleu). D'innombrables peintres ont démontré d'innombrables fois que l'impression d'éloignement provient en tout premier lieu du contraste, donc d'une donnée relative, non d'une référence chromatique unique, immuable, et qu'une couleur ne se révèle vraiment qu'en présence d'autres couleurs. Comme en physique, tout est relatif.

Les artistes travaillant l'image (photographes, cinéastes, vidéastes, peintres) n'ignorent pas qu'un noir juxtaposé à un vert paraîtra rougeâtre, qu'un outremer placé près d'un violet paraîtra plus chaud qu'à côté d'un bleu de cobalt. L'oeil cherche à séparer les nuances en les exagérant.

Il n'est donc pas tellement étonnant que l'être humain ait attendu si longtemps pour fabriquer les premiers nuanciers tant il y avait lieu de s'égarer. Il était bien plus facile de se raccrocher à des familles auxquelles on attribuait telle ou telle vertu ou signification symbolique.

 

    Les couleurs et les yeux

 

Les yeux sont l'autre moitié du concept que nous nommons "couleur". Claude Monet, opéré de la cataracte, paraît-il, aurait modifié sa palette après l'intervention. Il ne s'agit pas d'un cas isolé.

Alors que nous cherchons très souvent une symbolique dans le choix des couleurs, nous oublions qu'à cause d'un simple problème de cristallin - que l'on peut traiter aujourd'hui en une opération de dix minutes -, un peintre peut percevoir dix fois mieux le rouge et le jaune que le bleu, le violet ou le vert  !

Cruelle et humiliante réalité qui nous rappelle que seule la perception des différences de valeurs (luminosités) est à peu près universelle... quand elle est accessible.

 

    Ce sont le pigment et l'éclairage qui font exister la couleur

 

Ce que manipulent peintres et plasticiens, ce sont des pigments bien matériels et non des spectres lumineux théoriques rangés dans des catégories tout aussi théoriques.

Chaque pot de pigment, chaque flocon, chaque grain de pigment, est une espèce unique. Chacune des substances colorées que nous manipulons a une histoire et ne nous a pas attendus pour exister sous une multitude de formes. Un banal flacon d'oxyde de fer contient des atomes qui ont vu naître des galaxies, des mondes. L'aspect immédiat d'un rayonnement (couleur, lumière) renvoyé par une matière n'est souvent qu'une partie des critères qui déterminent les choix du peintre.

Qu'importe la classification des couleurs ? L'aspect, l'origine, la fabrication, l'histoire du pigment gouvernent la préférence de l'artiste, pas toujours raisonnable. Il existe de vraies histoires passionnelles entre artistes et pigments. Elles doivent aujourd'hui plus aux sentiments et aux sensibilités qu'aux classifications ou aux traditions, d'autant plus que l'humanité a créé une grande quantité de pigments lors des derniers siècles.

De plus et surtout, la couleur d'un pigment n'est pas un fait immuable. Elle dépend entièrement de l'éclairage, de son intensité, de son chromatisme et de l'oeil de la personne qui le contemple. La couleur est la rencontre d'une substance pigmentaire, d'un éclairage et d'un observateur.

 

Nous vous livrons cependant dans cette section une classification chromatique, espérant simplement qu'elle favorisera de savoureuses rencontres.

 

 

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