Exemple
de palette
Dotapea n'est pas un site pédagogique
à proprement parler. Pourtant, sachant à quel point il est difficile, pour une
personne qui cherche à apprendre, de choisir ses premières couleurs, nous
présentons ici quelques informations censées permettre de constituer une première palette.
Il s'agit essentiellement de
pouvoir reconstituer la quasi totalité des couleurs sans grande perte de
luminosité, performance interdite par l'emploi des
seules primaires. Quatre enjeux se distinguent :
* la
possibilité de fabriquer des verts vifs et printaniers tout comme des verts
"sophistiqués" plus rompus : il faut un jaune
fort et couvrant de
toute manière, mais c'est le choix du bleu qui déterminera la pureté du
vert : un bleu violacé donnera un vert moins pur et plus sombre qu'un bleu
tirant déjà sur le vert. Il est donc conseillé de disposer d'un bleu
"chaud" (manganèse ou céruléum) d'une part et d'un bleu plus
froid d'autre part (outremer foncé ou cobalt foncé).
Par ailleurs, la capacité de
produire un vert acide détermine la possibilité d'obtenir par la
suite des verts complexes clairs (type
vert doré, vert olive ou bien tendant vers l'émeraude, le Véronèse).
*
la
création de violets lumineux, quasiment irréalisable avec un
magenta, d'emblée trop sombre et peu couvrant. Le rouge vermillon, bien que tirant sur
l'orangé, est assez éclatant pour donner de meilleurs résultats en combinaison avec un
outremer par exemple malgré l'important écart chromatique entre ces deux
pigments.
* la synthèse de
teintes ocres (jaunes, rouges ou brunes) bien lumineuses. Une première base, très
lumineuse, jaune de cadmium clair ou moyen + rouge vermillon donne un
orangé. Le bleu (outremer particulièrement car les bleus trop verts
donneraient un mélange sale) va transformer cet
ensemble. En fonction du rapport jaune de cadmium / rouge vermillon,
le résultat tirera sur l'ocre jaune ou sur les terres rouges.
* l'obtention
de rouges splendides. Pour cela, la
garance (ou alizarine) apposée en glacis sur un vermillon ou un rouge de cadmium, en fait
sur n'importe quel rouge ou couleur proche (bruns, violets), donne des résultats vraiment somptueux.
C'est la raison d'être des laques.
Les couleurs à conseiller aux débutants sont
grosso modo celles sur lesquelles il existe un fort consensus (outremer,
vermillon, céruléum, garance). Les terres (une jaune, une rouge, une brune) et
quelques autres deviennent vites indispensables pour constituer une véritable
palette.
Le noir peut être oublié pour ce qui concerne les
peintures les plus transparentes comme l'aquarelle. Il est beaucoup plus
intéressant de le recomposer par un mélange de bleu et de brun, ne serait-ce
que dans un premier temps pour moduler des noirs chauds et froids. Dans l'ensemble, l'emploi d'un noir
plutôt neutre et assez pur (du type
noir d'ivoire ou de Mars) va véritablement caractériser - pour ne pas dire envahir - un tableau quel que
soit le procédé de peinture.
Le blanc est d'un emploi délicat dès qu'il s'agit de transparence. Il
devient vite encombrant. Par contre, il est utile dès lors qu'il s'agit de travailler en pâte. En quantité
importante, il fait dériver la palette vers un "style pastel" qui
intéresse certains peintres. Il peut-être utile de restreindre l'emploi du blanc
dans les premiers temps de l'apprentissage car il dénature les couleurs des
autres pigments au moment même où il s'agit de les découvrir. Il est
Pour résumer
Le choix des bleus est un enjeu fondamental dans la constitution d'une
palette. Il est vraiment conseillé de s'y attarder.
L'outremer foncé et l'un au moins des bleus chauds de référence
(phtalocyanique notamment) sont indispensables.
Le vermillon imitation (ou le rouge de cadmium clair) ne peut être omis de même qu'un jaune de cadmium clair ou à
la rigueur moyen.
La garance (ou un autre rouge froid et transparent de type carmin, alizarine,
etc.) est assez importante.
Le noir et le blanc ne sont pas des couleurs anodines. Elles ont
une certaine présence sur les oeuvres.
Il ne s'agit que d'indications pour commencer
l'élaboration d'une palette. L'exploration renouvelée des pigments est aussi
souhaitable qu'inévitable car certaines teintes seront toujours moins belles et
sans surprises synthétisées par un mélange sur la palette que dans leur clarté,
leur vivacité brutes. De plus, le confort acquis par l'adjonction de splendides
couleurs prête à l'emploi est irremplaçable. Les couleurs terreuses,
particulièrement, ainsi que certains bleus et certains rouges francs, offrent
des possibilités incomparables pour qui souhaite sortir du contexte de
la toute première
approche.
Voir synthèse soustractive.
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