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Courrier des Lecteurs

2011 - saison 3/3

 

 

3/8/2011 - A-M.M.

Résine dure inconnue

 
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Accès direct ajout 2012

 

 

 

AMM : (...) Voilà ma question:


lors d'un déménagement j'ai trouvé dans la cave une petite boîte remplie de cristaux de résine de pin.
Je confirme à l'odeur et la texture.

Je crois savoir que cela est possible de les utiliser comme liant en peinture notamment.

J'ai cherché partout à savoir comment les diluer.
Sans succès, sauf pour enlever les taches sur des habits ou des carrosseries de voitures.
 

 

 

 

J'ai donc essayé des les réchauffer, de les broyer,les râper, les tremper dans l'alcool ou autres diluants, pour les incorporer à des pigments en poudre plus du jaune d'oeuf, eau, térébenthine etc.. ou avec de l'Ecoline.

Ils n'ont pas bougé, ne se sont pas dilués, juste brisés.

Comme il ne m'en reste qu'une poignée, je me demandais s'il existait une méthode ou alors cela ne marche pas, tout simplement.

Si vous pouvez m'éclairer, je vous en serai gré.
 

 

[Note : l'Ecoline est une encre à base de gomme arabique]

 

 

Dtp : Ces plantes que l'on nomme « les résineux » sont une vaste famille. Si le parfum donne une indication, il n'en est pas moins difficile d'identifier l'espèce et la variété dont il s'agit, et aussi de quels traitements naturels ou artificiels ces cristaux ont fait l'objet.

 

Il peut donc aussi bien s'agir d'un genre de copal ou d'ambre que d'une sorte de colophane, c'est-à-dire aussi bien d'un produit naturel que d'un produit transformé de main d'homme, donc éventuellement d'un mélange. Sans parler des produits naturels qui sont aussi des mélanges...

 

 

"Résine, qui es-tu ?"

 
 

Ensuite il y a la question de la fossilisation des résines.

FOSSILE adj. et n. m. XVIè siècle. Emprunté du latin fossilis, « tiré de la terre ».

 

(...) Qui s'est conservé, plus ou moins altéré, dans les couches sédimentaires du globe terrestre.

(...)

 

Académie française

Les fossiles sont-ils tous sédimentaires ? Peut-être l'ont-ils été au moins une fois mais c'est une autre question.

Il existe des résines dures qui sont des fossiles. D'autres se "fossilisent" assez vite non au sens académique mais dans le sens où elles deviennent rapidement très dures. Elles ne font pas forcément un séjour souterrain.

Tout est possible.

 

 

 

"Fossile, qui es-tu ?"

 
 

Plusieurs facteurs peuvent influer. Le premier est propre à la substance (la composition originelle, la réticulation, la polymérisation), le second est lié aux autres organismes, le troisième est complètement extérieur, d'ordre géologique.

 

La résine, au départ une sève, a pu réticuler plus ou moins. Elle est peut-être chargée naturellement d'autres éléments, typiquement des cires ou des huiles, qui peuvent tempérer la réticulation. Rappelons ce qu'écrivait Jean-Louis dans le chapitre XXVII consacré à l'ambre : une sève est constituée de milliers de molécules différentes.

 

L'action bactérienne (ou celle du vivant d'une façon générale) peut aussi "rancir" ou altérer une sève d'une manière ou d'une autre. Mais certaines résines fossiles sont protégées par une "gangue" de sédiments.

 

 

Trois facteurs offrent une infinité de possibilités

 
 

D'autre part, suite aux mouvements géologiques, une résine peut éventuellement se retrouver sous une lourde masse océanique ou encore prise au coeur de la croûte terrestre. Dans les deux cas, elle subit des transformations plus ou moins métamorphiques par écrasement et/ou échauffement. Selon l'ampleur des transformations infligées par Hadès inspiré par Perséphone, il en restera telle ou telle substance.

 

 

 

Connaître l'histoire de ces morceaux de résine semble difficile sans une analyse au microscope électronique. Tout au plus pouvez-vous frotter les morceaux et observer s'ils attirent de menus objets comme de petits bouts de papier. Peut-être alors s'agit-il d'ambre. Rien de sûr mais c'est amusant et sans conséquences.

 

Vous pouvez également les chauffer à 300° au moins. Cela devrait les liquéfier, mais aussi les assombrir, comme tout copal. Il faut un certain équipement mais vous pourrez peut-être convaincre un luthier. Les luthiers sont familiers des résines solubles à chaud entre autres. Mais ils recherchent souvent un jaunissement, un rougissement ou un brunissement.

 

A froid, c'est autre chose. Vous ne pouvez bien sûr essayer tous les solvants, d'autant plus que beaucoup sont toxiques et réservés à l'industrie.

 

 

Il ne reste donc que trois alternatives : faire analyser cette résine afin de déterminer ce qu'elle est et ce que vous pouvez en faire, faire confiance à un bon luthier ou bien la garder telle quelle, dans son mystère parfumé.

Le choix n'est pas facile, dans un cas comme dans l'autre personne ne vous blâmera !

 

Ajout 2012 : Jean-Louis précise que l'odeur ne signifie absolument rien.

 

Sur la reconstitution de l'ambre, on citera d'abord François Perego (Dictionnaire, p. 49) : « Une fois "cassé" par la pyrolyse, l'ambre n'est plus de l'ambre. » Un polymère démoli ne conserve pas ses propriétés. « C'est comme vouloir ressusciter un pot de peinture à l'huile sec », dit Jean-Louis.

 

Partant de là, on peut identifier une autre approche. Il existe une entreprise qui, semble-t-il, dépolymérise l'ambre pour en faire un médium et un vernis.

 

Le procédé est évidemment sous secret industriel. On peut - théoriquement - parler d'ambre déconstruit plutôt que démoli, mais comme on ne connaît pas le procédé et qu'il faudrait des tests démesurément longs, sans machine à voyager dans le temps il est difficile d'affirmer que ce produit, en siccativant, même des mois ou des années, donne un résultat comparable à l'original étant donné l'importance du processus de formation et sa durée millénaire.

Il ne s'agit pas seulement de déconstruire, mais aussi de reconstruire.

 

 

Hadès et Perséphone, détail,

tablette votive grecque de Locri (Calabre, Italie)

 

 

 

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