D'autre part, suite aux mouvements
géologiques, une résine peut éventuellement se retrouver sous une
lourde masse océanique ou encore prise au coeur de la croûte
terrestre. Dans les deux cas, elle subit des transformations plus ou
moins métamorphiques par écrasement
et/ou échauffement. Selon l'ampleur des transformations infligées par
Hadès inspiré par Perséphone, il en restera telle ou telle substance.
Connaître l'histoire de ces morceaux de
résine semble difficile sans une analyse au microscope électronique.
Tout au plus pouvez-vous frotter les morceaux et observer s'ils
attirent de menus objets comme de petits bouts de papier. Peut-être
alors s'agit-il d'ambre. Rien de sûr mais c'est amusant et sans
conséquences.
Vous pouvez également les chauffer à
300° au moins. Cela devrait les
liquéfier, mais aussi les assombrir, comme tout copal. Il faut un
certain équipement mais vous pourrez peut-être convaincre un luthier.
Les luthiers sont familiers des résines solubles à chaud entre autres.
Mais ils recherchent souvent un jaunissement, un rougissement ou un
brunissement.
A froid, c'est autre chose. Vous ne
pouvez bien sûr essayer tous les solvants, d'autant plus que beaucoup
sont toxiques et réservés à l'industrie.
Il ne reste donc que trois
alternatives : faire analyser cette résine afin de déterminer ce
qu'elle est et ce que vous pouvez en faire, faire confiance à un bon
luthier ou bien la garder telle quelle, dans son mystère parfumé.
Le choix n'est pas facile, dans un cas
comme dans l'autre personne ne vous blâmera !
Ajout 2012 :
Jean-Louis précise
que l'odeur ne signifie absolument rien.
Sur la reconstitution de l'ambre, on citera
d'abord François Perego
(Dictionnaire, p. 49) : « Une
fois "cassé" par la pyrolyse, l'ambre n'est plus de l'ambre. »
Un polymère démoli ne conserve pas ses propriétés. « C'est
comme vouloir ressusciter un pot de peinture à l'huile sec », dit
Jean-Louis.
Partant de là, on peut identifier une
autre approche. Il existe une entreprise qui,
semble-t-il, dépolymérise l'ambre pour en faire un médium et un
vernis.
Le procédé est évidemment sous secret industriel. On peut
- théoriquement - parler d'ambre déconstruit plutôt que démoli, mais comme on ne connaît
pas le procédé et qu'il faudrait des tests démesurément longs, sans
machine à voyager dans le temps il est difficile d'affirmer que ce
produit, en siccativant, même des mois ou des années, donne un
résultat comparable à l'original étant donné l'importance du processus
de formation et sa durée millénaire.
Il ne s'agit pas seulement de
déconstruire, mais aussi de reconstruire.