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Courrier des Lecteurs
2011 - saison 3/3
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26/10/2011 - V-C.D.
Cire de Chine et gomme
laque
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avant de poursuivre.]
VCD :
Je vous écris par rapport à une
possible confusion (ou alors je fais une erreur) : la cire de chine
n'est pas végétale mais animale, extraite directement de la sécrétion
cireuse des cochenilles, tandis que la cire de gomme-laque est
produite effectivement par l'exsudat des arbres en réponse à
l'infestation de celles-ci ! voilà en quelques mots...
Dtp :
La source de cette information, André
Béguin (Dictionnaire technique, Tome I, p. 279), habituellement
très fiable, est très claire à ce sujet mais une vérification dans le
Dictionnaire des matériaux de François
Perego - un peu plus récent - donne effectivement l'avis suivant
(p. 206) : "On a cru un certain temps qu'elle était produite par
l'arbre suite à la piqûre d'un insecte (...).", "La cire de
Chine est produite par la femelle d'une cochenille Coccus ceriferus,
qui se fixe sur les tiges ou les branches d'un frêne asiatique,
Fraxinus chinensis."
Espérons que cette fois l'information est fiable car c'est à douter de
tous et de tout ! Puis-je me permettre de vous demander quelle est
votre source ?
Merci d'avoir pointé ce problème.
VCD :
Le sujet me paraissait polémique en effet. J'ai moi-même fait une
erreur dans le mail que je vous ai envoyé : les deux cires sont bien
animales.
Je réalise actuellement mon mémoire de restauration sur la céroplastie
scientifique, je vous livre mes propres conclusions, qui restent
"personnelles", sur le sujet.
Cire de Chine
La cire de Chine est directement tirée du bouclier des cochenilles
cérifères (Ceroplastes ceriferus), lesquelles prolifèrent en amas
denses, cerclant leur substrat pour former un véritable «dépôt de
cire» - La Cha en chinois, nom de cette matière - parfois épais de 7
mm. D'un blanc pur, elle est dure, brillante et friable.
Cette cire se caractérise par son caractère peu acide et un très bon
vieillissement. Le cérotate de céryle, qui est son ester principal,
est synthétisé sous le nom de cire Rilan. Elle fond vers 80°C.
Presque inconnue en Europe, elle a cependant quelque peu servi en
1900, pour falsifier la cire d'abeille. En Asie, elle est utilisée
entre autre dans le glaçage du papier et les décorations de luxe.
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Cire de
gomme-laque
On l'obtient par décirage de la gomme-laque, ou shellac (contraction
de l'anglais shell-lac, cette résine étant vendue concassée en fines
écailles), récoltée sur des arbres tropicaux infestés par la
cochenille Lacifer lacca. Il s'agit bien d'une cire animale et non
d'un extrait d'exsudat végétal : «laque», du sanskrit lākshā ou «dixaine
de myriades», évoque bien le pullulement des insectes, qui produisent
une résine protectrice sous forme de croûte englobant à la fois mâles,
femelles et larves. La cire est de couleur sable à brun foncé, dure et
d'une texture satinée.
Sa température de fusion est proche de la cire de carnauba (entre 80°C
et 85°C), et a tendance à s'élever au cours du processus de
vieillissement. Elle est plus sensible à l'humidité et plus acide que
la cire d'abeille.
La cire de gomme-laque ne semble pas très utilisée du fait de sa
rareté et des difficultés d'approvisionnement.
En arts plastiques, on la voit apparaître en précipité lors de la
fabrication de vernis à l'alcool à base de gomme-laque. On l'utilise
en remplacement de la cire de Carnauba dans les encaustiques pour un
fini plus dur.
Votre site est très bien fait, une vraie
mine d'infos. félicitations!
Dtp : Merci ! Un appel a été
lancé en page d'accueil afin d'obtenir plus d'informations sur cette
cire méconnue ici. [Note : quelques années plus
tard, sans baisse d'audience, cet appel n'a pas été suivi d'effets.]
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Note : "laksha" peut
signifier en sanscrit, selon les sources, "teinture rouge", "résine"
et "grand nombre, typiquement 100 000".
On insistera également
sur le fait que lakh/laksha (en hindi, prononcer "la" suivi d'un léger
h aspiré) est une racine que l'on retrouve dans le nom d'une déesse
nommée Lakshmi dont un aspect, dit Bhudevi, est matériel donc
innombrable alors que l'autre, Shridevi, est énergétique (prakriti),
participant d'un principe unique. Un lien peut être fait avec un
caractère océanique de Lakshmi, cf. passage in
La gomme laque, les laques.
Lak pourrait donc désigner l'eau ou un aspect aqueux, ce qui est
précisément le cas des techniques à la gomme laque. Mais il est
également possible que le nom de la déesse dérive d'un radical, laks,
signifiant observer.
Devant un tel éclatement
étymologique, Dotapea se privera de conclusions linguistiques. |
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VCD : Je
me permet de vous interroger dans le cadre de mon mémoire, sur une
cire dont vous parlez rapidement sur votre site : la cire Montan. J'ai
un doute sur la validité d'un autre produit qui pourrait lui être
apparenté, qu'on nomme "cire grise de carnauba"... peut-être avez vous
des informations sur cette variété. En effet, Je sais que la cire non
traitée peut être sombre, brunâtre, mais si je me réfère au fiche
technique disponibles sur le net, j'ai l'impression qu'il s'agit tout
simplement d'un nom impropre qu'on donne par usage à la cire Montan
(cire minérale de lignite, utilisée pour le papier carbone selon L.
Masschelein-kleiner, liants, vernis et adhésifs anciens)... désolé de
vous embêter, mais j'ai vu que vous évoquiez la cire Montan sur
Dotapea ; peut-être avez vous un indice.
Lient Poth-Hille
(la fiche parle d'utlisation pour
le papier carbone, "suspicion pour la cire Montan"). le point de
fusion de la cire présentée est de 82°C à 86°C, celle de la cire
Montan, de 80°C environ.
Voilà pour la couleur de la cire, sur ce site :
Lien Passion céramique
Clairement noire, ce que je n'ai
jamais vu pour une "carnauba"!
[Dotapea n'a pas
d'informations sur ces sujets]
VCD, peu après :
Petite description, plus précise, de la cire des cochenilles (remarque
: elle est bien blanche et non brunâtre comme le serait une précipité
cireux de résine).
Lien Arthur Evans
"Ces insectes blancs, jaunes ou bruns, de forme ovale ou ronde,
mesurent de un à quelques millimètres au plus. Le tégument,
c'est-à-dire l'enveloppe protectrice de toutes les cochenilles, est
enduit d'une cire qu'elles sécrètent.
En fonction de la nature de cette enveloppe, les cochenilles à
carapace se subdivisent en deux grandes catégories ; les unes sont
simplement pourvues d'un dos en demi-sphère durci par la cire et ne
survivent donc pas à l'élimination de leur carapace (familles des
Lécanides et des Kermides) ; les autres sont dotées d'une sorte
d'aiguille qui leur permet de tisser un véritable bouclier amovible et
plus résistant (famille des Diaspides et des Astérolécanides)."
Source :
Lien Jardino2
[Une précision sur ce
dernier point : les Diaspides étant des sauriens (Sauropsida diapsida),
on ne peut pas les classifier comme insectes. Par contre un caractère
diaspide - deux paires de fosses temporales - peut être trouvé dans
d'autres espèces tels que des oiseaux et, peut-être, des insectes (à
vérifier).
Même si certains points
comme celui-ci peuvent être discutés, on ne peut que remercier VCD
pour la qualité de son questionnement et pour les voies qu'il ouvre
par cette discussion.]
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