Les
chromes
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Les couleurs à base de
jaune de chrome
- jaune clair, moyen, orangé, "vert de chrome"
(mélange jaune de chrome + bleu
de Prusse, à ne pas confondre avec le vert oxyde de chrome) - ont presque
disparu de l'offre des fabricants peut-être pas tant à cause de la présence
de l'élément chrome que de son association avec
le plomb (voir Les pigments,
les couleurs), quoique l'un des états du chrome est signalé comme
hautement toxique (chrome IV ou chrome VI - information non confirmée).
De fait, seuls demeurent le subtil vert
oxyde de chrome (voir photo), le vert
émeraude, non associés au plomb, mais aussi plusieurs variétés bleues de phtalocyanine.
Les pigments phtalocyaniques, initialement vertes, peuvent effectivement être bleutés par adjonction
de chrome.
Pas de regrets quant aux jaunes de chrome : associés au plomb ils
noircissaient en présence de soufre (y compris l'hydrogène sulfuré
atmosphérique des régions polluées), ils étaient fugaces en présence de
lumière et présentaient un pouvoir siccatif pour la peinture à l'huile assez
difficile à contrôler. On signale aussi une incompatibilité avec le Caparol
® (information non vérifiée).
Certes, ils sont remplacés par des imitations azoïques
moins couvrantes, mais les cadmiums, très opaques,
sensibles seulement au plomb (et seulement dans certains cas), se sont imposés à leur place. Ce n'est pas sans pertinence que certains auteurs considèrent les jaunes
de chrome comme les ancêtres des jaunes de cadmium.
Le rouge d'Andrinople (chromate de plomb, oxyde de plomb, éosine),
a pratiquement disparu également.
On mentionne l'existence d'un brun de chrome, mais nous ignorons sa composition.
N'hésitez pas à nous contacter si vous disposez
d'informations à son sujet.
Le chromage
Il doit lui
aussi retenir notre attention. Il peut être effectué sur différents métaux,
parfois après un cuivrage ou un nickelage (une opération nécessaire pour l'acier
notamment) ou sur des alliages à base d'aluminium fréquemment utilisés dans
l'univers de l'automobile et de la moto, mais aussi, parfois, en sculpture.
Le traitement est réalisé par
galvanisation. C'est "l'anodisation chromique", réalisée par bain
électrolytique dans l'acide chromique (H2CrO4), un produit
à la fois corrosif et cancérigène (cf. RepTox).
Ce traitement semblerait pouvoir donner de vagues colorations bleues ou rouges,
mais c'est son aspect brillant presque irréel qui semble sa caractéristique la plus notable sur
le plan visuel. Sur le plan chimique - et c'est aussi très important -, les
"chromes" obtenus ne s'oxydent pas, du moins pas au-delà de la fine
couche nécessaire (lire
passage in
Dialogues de Dotapea Chap. XIX).
On distingue les chromages dits "doux" ou "décoratifs", déjà fort résistants
à la corrosion, des chromages "durs", à vocation essentiellement industrielle,
parfois réalisés sous vide, destinés à augmenter la résistance à l'usure et la
dureté de certaines pièces mécaniques.
Notons, à l'attention des plasticiens notamment, que le chromage, quel qu'il
soit, doit être réalisé par un professionnel spécialisé, le chromeur. Certaines
entreprises sont entièrement organisées autour de ce métier.
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