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I, A propos des liants II, Bulles, siccativ., struct. élec. III, Caséine, phosphore, dissociation IV, Les orbitales V, L'aérogel VI, Polarisation de la lumière VII, Sfumato et diffusion Rayleigh VIII, Les interférentielles IX, Dextrine, farine et chiralité X, L'ocre bleue XI, Les métamatériaux XII, Le jaunissement XIII, Laser etc. XIV, L'holographie XV, L'holographie numérique XVI, Extérieur, intérieur, chaux XVII, L'électrolyse et les ions XVIII, L'électricité, un peu plus loin XIX, Oxydation, métaux XX, Les échelles XXI, Nature et évolution des résines XXII, Le mouillage pigmentaire XXIII, La molette XXIV, Blanche neige XXV, Lumière et matière XXVI, Magnétisme XXVII, Ambre et vieilles branches XXVIII, L'origami miroir XXIX, Le feu XXX, Peau du métal XXXI, La ville en un souffle XXXII, Oxyder des matériaux XXXIII, Ocre bleue, une solution
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Les dialogues sur la physique-chimie
appliquée aux arts
Chapitre
XXIV
Blanche neige |
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dial dial
dial
Ce chapitre est une discussion entre Jean-Louis,
physico-chimiste au CNRS, et le candide, Emmanuel.
Un texte très court sur une question toute naturelle pour un hiver 2008-2009 un
peu plus frais que les précédents. N'hésitez pas à nous poser des questions
complémentaires.
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Emmanuel : Je viens de prendre
une pause sur le balcon, entre terre et ciel si l'on peut dire, et
quelque chose m'a frappé : le blanc de la neige au sol semblait
presque plus lumineux que le ciel (gris). J'imagine bien sûr que la
neige n'est pas une source de lumière, mais comment parvient-elle à la
concentrer et la restituer de manière si intense ?
Par curiosité j'ai pris un flacon de pigment
blanc de lithopone (faute de retrouver mon
titane) et j'ai comparé sa
luminosité. Il était terne. Avec le blanc de titane (finalement
retrouvé) c'était beaucoup plus proche mais la neige semblait bleue en
comparaison. C'est peut-être l'explication de cette impression de
luminosité. Un blanc bleuté semble illuminer davantage.
Qu'en penses-tu ?
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La neige est
bleue |
Jean-Louis :
J'imagine que le pouvoir réfléchissant de la neige vient de plusieurs
choses :
- d'une part elle n'est blanche que par diffusion, à cause des
variations locales de l'indice de
réfraction (d'où l'aspect bleuté, d'ailleurs, c'est typique). Il
n'y a aucune absorption et toute la lumière qui y entre ressort.
- ensuite comme il y a beaucoup d'air, ce n'est pas seulement la
couche superficielle qui renvoie de la lumière, comme avec ton pigment
opaque, mais toute une épaisseur.
- enfin, je pense que la surface des cristaux est lisse et donc
réfléchit bien, alors que ton blanc de titane a sûrement une surface
rugueuse.
La lithopone n'est pas un bon pigment, c'est juste une charge.
Emmanuel : Donc l'aspect bleuté,
c'est encore l'effet Rayleigh si je
comprends bien. La neige est un "matériau diffusif".
Je serai un petit peu moins sévère que toi concernant le blanc de
lithopone. Certes ce n'est pas un grand pigment, il coûte même un petit
peu cher au regard de son
facteur
couvrant (probablement à cause du blanc de
zinc qu'il contient), mais il est stable s'il est de bonne facture. Si
dans la neige toute la lumière qui entre ressort, on voit mal un pigment la
concurrencer vraiment. La diffusion n'est accessible dans les
arts plastiques que par certains glacis, les verres, certaines résines
et des métamatériaux tels que
l'aérogel. Très présente dans la nature, elle n'est qu'assez peu exploitée en peinture ou en
sculpture. Et pourtant la neige comme le ciel nous rappellent
l'originalité et la puissance de ce phénomène.
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