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Les dialogues sur la physique-chimie
appliquée aux arts
Chapitre
XX
Les échelles
Quelques points de repère
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dial dial
dial
Ce chapitre des Dialogues de Dotapea est une discussion entre Jean-Louis,
physico-chimiste au CNRS, et un candide, Emmanuel..
Espaces matériels, interactions, vides, à quelles dimensions avons nous
affaire ? Ce chapitre essaye de donner la mesure de phénomènes existants
essentiels.
Vidéo en élaboration
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Emmanuel :
On a parlé des dimensions des atomes et des molécules lorsque
l'on a abordé le sujet des métamatériaux
[lire passage], mais
qu'en est-il des espaces entre ces corps ?
Jean-Louis :
Un atome c'est 10-10 mètres (1 angström, 0,1
nanomètre). Entre deux atomes de carbone dans une liaison normale il y a
encore environ 10-10 m. Une molécule moyenne, du genre de
celles qui font les membranes de tes cellules, c'est 25´10-10 m
de longueur maximale. Entre deux molécules il y a aussi environ 10-10 m.
Emmanuel :
C'est très serré !
Jean-Louis : La matière a
horreur du vide. Mais un atome, c'est surtout du vide. L'image classique
est : "un atome c'est quelques mouches dans une cathédrale". Si il n'y
avait pas de vide dans les atomes, le genre humain tiendrait dans un dé
à coudre.
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Emmanuel :
Peux-tu donner des exemples de diamètres de noyaux atomiques, de
nucléons, de quarks et de gluons, et des espaces entre ces composants ?
Finalement
est-ce que c'est aussi « plein de vide » du côté du noyau ?
Jean-Louis :
Non, le noyau est TRÈS dense. Les étoiles dite "à neutrons" sont
des étoiles dont les atomes ont collapsé [se sont effondrées] et qui ont
atteint la densité "ultime", celle du noyau ou de ses constituants. Les
électrons ne sont pas censés avoir une taille.
Emmanuel :
On peut avoir une masse sans avoir une étendue ? Mais alors à
quoi correspond l'étendue ?
Jean-Louis : On ne sait
absolument pas ce que sont les électrons ni de quoi ils sont faits. A
priori on ne leur a jamais trouvé de structure interne, et on ne connaît
au mieux qu'une limite de taille.
Emmanuel :
Tu veux dire une limite théorique ? De quel ordre ?
Jean-Louis : Plus petit
qu'un quark ? Il n'y a pas de théorie pour la taille de l'électron, à ma
connaissance. Wikipédia dit "inférieur à 10-18m".
Emmanuel :
Ce qui ne les engage pas beaucoup.
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Du côté du noyau |
Jean-Louis : Les quarks, qui
sont ce que l'on "connaît" de plus petit font selon les
sources de "moins de 10-18 mètres" à 10-30 mètres.
donc au minimum mille fois moins qu'un nucléon. En fait je ne pense pas
qu'on puisse leur donner une taille, sachant qu'ils n'existent pas
isolément, seulement liés par trois dans les nucléons. On n'a jamais
"vu" de quark isolé.
Au passage, on ne connaît pas non
plus la taille des photons.
Emmanuel :
Et les gluons ?
Jean-Louis : Aucune idée.
Par
ailleurs, neutrons et protons font de l'ordre de 10-15 m. 10-15 m,
ça s'appelle un Fermi. 10-10 m c'est un Angström.
Emmanuel :
D'accord.
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Haut
comme trois quarks |
Dans ce dernier cas (l'angström,
l'électron), est-ce que ça
a un rapport avec cette question de compressibilité ou
d'incompressibilité que l'on a évoquée à propos des
phases de la matière ?
Jean-Louis : Oui. La limite de
compressibilité c'est quand deux molécules se touchent par
l'intermédiaire de leurs nuages électroniques. Les charges de même signe
se repoussent. Les forces électrostatiques sont très puissantes. Si tu
prends deux petites billes d'aluminium de 1 gramme, distantes de 1
mètre, et que dans chaque bille tu enlèves un électron à 1 atome sur 10
millions, tu as une force répulsive d'un millier de tonnes entre les
billes.
Emmanuel :
Fichtre ! Mais
pourtant, c'est plutôt commun un arrachage d'électron, non ?
Jean-Louis : C'est très
commun et très facile, mais les étincelles de plusieurs centaines de
volts qu'une jolie fille provoque en enlevant son pull
ne sont le fait que de quelques molécules par-ci par-là.
Emmanuel :
Comment se fait-il que de telles forces ne nous détruisent pas ?
Jean-Louis : Non
seulement elles ne te détruisent pas, mais elles te construisent! Les
forces électrostatiques font entre autres la cohésion des atomes, c'est
la force qui attire les électrons vers le noyau. Dans la vie ordinaire,
la matière est très très peu ionisée. Même si on essaie de le faire
volontairement, on n'ionise que très peu d'atomes.
Emmanuel :
Quelles interactions cela met en jeu ?
Jean-Louis : Il n'y a pas d'interactions
électrostatiques dans la vie de tous les
jours. Tout est quasi-neutre.
Emmanuel :
Il y a quelque chose que je n'arrive pas à bien comprendre. On arrache deux
électrons à deux boules d'aluminium et ça crée une force phénoménale.
Dans le cas du pull, heureusement la jolie fille ne subit pas une
pression de mille tonnes.
Est-ce que tu peux expliquer pourquoi ?
Jean-Louis :
On enlève un électron sur 10 millions à chaque bille. Il y a quand même
1022 atomes d'aluminium par bille. Un sur 10 millions, ça n'a
l'air de rien mais ça fait du monde.
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Compressibilité et phases de la matière |
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