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Pages soeurs
I, A propos des liants II, Bulles, siccativ., struct. élec. III, Caséine, phosphore, dissociation IV, Les orbitales V, L'aérogel VI, Polarisation de la lumière VII, Sfumato et diffusion Rayleigh VIII, Les interférentielles IX, Dextrine, farine et chiralité X, L'ocre bleue XI, Les métamatériaux XII, Le jaunissement XIII, Laser etc. XIV, L'holographie XV, L'holographie numérique XVI, Extérieur, intérieur, chaux XVII, L'électrolyse et les ions XVIII, L'électricité, un peu plus loin XIX, Oxydation, métaux XX, Les échelles XXI, Nature et évolution des résines XXII, Le mouillage pigmentaire XXIII, La molette XXIV, Blanche neige XXV, Lumière et matière XXVI, Magnétisme XXVII, Ambre et vieilles branches XXVIII, L'origami miroir XXIX, Le feu XXX, Peau du métal XXXI, La ville en un souffle XXXII, Oxyder des matériaux XXXIII, Ocre bleue, une solution
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Les dialogues sur la physique-chimie
appliquée aux arts
Chapitre
XV
triptyque laser et 3d
troisième partie :
L'holographie numérique
et les autres procédés lumineux
tridimensionnels :
soixante ans après l'invention du
hologramme,
faisons le point
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dial dial
dial
Ce chapitre des Dialogues de Dotapea est le dernier volet d'un triptyque.
La lecture du chapitre précédent n'est pas
indispensable mais elle peut apporter quelques précisions utiles.
Il s'agit ici d'un entretien oral
(d'où un style différent des autres chapitres) entre Dominique Sevray, professionnel de la restitution
tridimensionnelle - voir le
site de
l'Atelier holographique de Paris - et un candide, Emmanuel.
Il est ici essentiellement question de l'holographie numérique, une technique
très opérationnelle qui est capable de « restituer » en relief des images
virtuelles de qualité et en couleurs, chose impossible en holographie analogique.
Un retour sur l'histoire de cette dernière et sur d'autres procédés en relief
est cependant effectué afin de "faire le point sur la 3d" et sur son avenir.
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Emmanuel : Commençons par la question du
coût qui devrait aider à saisir rapidement une part importante de la
problématique de la discipline. Un atelier d'holographie n'est pas un
atelier de gravure, ce sont des sommes beaucoup plus importantes toutes
proportions gardées (pensons aux techniques de fonderies de bronze, de
cristal, qui ne sont pas gratuites).
Dominique : Le coût des projets dans notre
atelier va tourner autour de dizaines de milliers d'euros. Évidemment
c'est très nuancé, ça dépend du nombre de masters, de copies, de la
taille, de la technique utilisée mais le ticket d'entrée moyen, c'est
ça.
Emmanuel : En analogique ?
Dominique : Non, en numérique.
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Le
coût |
Emmanuel : Et la restitution, le fait
d'avoir le hologramme devant soi, ça a aussi un coût. Il y a l'énergie
de l'éclairage laser, la maintenance…
Dominique : Ah non non non. Aujourd'hui,
les copies qui partent en présentation sont éclairées avec du halogène,
une petite source blanche. Il n'y a aucun coût.
Emmanuel : Tu dois pas avoir une bonne
précision avec une halogène, non ?
Dominique : C'est moins précis.
On ne fait pratiquement jamais de restitution au laser, ça serait
beaucoup trop cher !
Dans l'absolu, une restitution parfaite serait obtenue avec les trois
lasers qui ont servi à l'enregistrement. Un bleu, un vert, un rouge en
synthèse additive. Mais cela coûterait une fortune.
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La
« restitution »
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Et
l'évolution technologique des lasers n'est pas allée dans ce sens-là.
Les lasers se sont infiniment réduits en volume, en taille, mais leur
prix par contre…
Aujourd'hui on a des lasers qui ont la taille d'un paquet de cigarettes
mais actuellement par exemple on travaille à une application avec un
laser qui coûte 100 000 €. Ce sont de véritables objets technologiques
extraordinaires. Un de ces paquets de cigarettes, avec ses six watts, à
pleine puissance, il brûle tout !
Donc ne sont pas apparus effectivement sur le marché, comme on s'y
attendait un petit peu – des petit lasers peu chers, non, ça n'a jamais
vu le jour.
Emmanuel : Il y a eu les petits joujoux
qu'on trouve ici et là.
Dominique : Oui mais c'est pas sérieux.
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Six
watts qui brûlent tout
(lire
passage du chapitre XIII) |
Emmanuel : J'ai vu sur le site de l'atelier une liste assez
conséquente de clients.
Dominique : Ah oui.
Emmanuel : Alors j'ai une première
question : qui ces techniques intéressent-t-elles ?
Dominique : Ce sont des applications de
communication essentiellement.
Ce sont des hologrammes qui partent sur des stands. Ils peuvent être des
déclinaisons de logos. Donc ce sont plutôt des applications
prestigieuses. Tu as dû voir. Il y a Van Cleef et Arpels pour lequel on
a fait en analogique des hologrammes de bijoux qui sont partis aux
États-unis. Ca justifie des budgets pareils.
En holographie numérique, c'est l'automobile. On a fait un très bel
hologramme pour Siemens qui montrait des équipements. Imagerie de
synthèse puis hologramme animé.
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Quelles applications, quels commanditaires, quelles perspectives ? |
Une des applications qui
apparaît maintenant est très très belle, c'est l'architecture. On va
vers une certaine souplesse. Les hologrammes sont présentés à
l'horizontale. On voit jaillir le volume et on peut tourner autour. On
voit des images différentes selon la position, donc on peut voir un
bâtiment se constituer depuis le plan au sol, les infrastructures, les
superstructures et ensuite le bâtiment couvert.
On a des outils numériques aujourd'hui qui permettent aux architectes de
représenter cette complexité. Aucun plan ne peut représenter ça !
L'holographie est un support absolument parfait. Avec ces outils on
imagine par exemple représenter la future fondation LVMH dont
l'architecture a été confiée à Franck Gehry (qui a fait par exemple le
musée Guggenheim de Bilbao -
lien).
Emmanuel : Il y a à peu près trois grands
comptes en France qui font du mécénat. Ils ne s'intéressent pas du tout
à financer des créations holographiques ?
Dominique : Si, mais ça s'est limité à une
exposition. |
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Un
horizon architectural important, des perspectives en animation |
Mais il y a autre chose. On
commence à faire la jonction. Mais c'est encore confidentiel donc je ne
peux pas donner le nom de l'entreprise. C'est lié à un autre aspect que
l'on est en train de développer. Il s'agit de « projection »
holographique. [ici lien vers passage + bas]
Emmanuel : C'est-à-dire ?
Dominique : L'objet flotte devant
l'hologramme, mais la source est une image animée. C'est une image qui
est projetée sur un écran LCD : Il y a toute une géométrie de la
position de l'écran, de l'hologramme, qui fait que l'on commence à
toucher du doigt les représentations que l'on a données au cinéma et qui
étaient fausses. La princesse Leia, une image qui apparaît tout d'un
coup dans l'espace, un acteur qui est accueilli par un hologramme dans
une boutique… Cette magie est un trucage cinématographique mais la
réalité commence à nous offrir ces images-là.
L'intérêt de ça, c'est que ça se comporte comme un vidéoprojecteur.
Emmanuel : Tu vas trop vite, c'était la dernière question !
On y reviendra.
Du côté des concepteurs-réalisateurs, qu'est-ce qui existe comme
écoles ?
Dominique : Il n'y a rien. C'est assez
phénoménal. L'histoire de l'holographie est très surprenante. C'est une
accumulation de déceptions, en fait.
En 2007, l'holographie a soixante
ans ! |
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Un
espoir après une succession de déceptions : la "projection
holographique" |
L'holographie a été inventée
en 1947. On arrive au soixantième anniversaire…
Emmanuel : Si tôt ? L'holographie même ?
Dominique : L'invention de l'holographie a
eu lieu en plusieurs temps.
Gabor, Denis Gabor, l'inventeur du procédé, cherche à faire autre chose
: améliorer la définition de certains microscopes. Il recherche une
optique plus sophistiquée et en analysant certains comportements de la
lumière, il anticipe sur l'existence du laser qui sera réalisé plus de
dix ans plus tard, en 1960, mais par contre il arrive à faire les
prémisses, avec les lampes les plus cohérentes possibles, d'un
enregistrement holographique, c'est-à-dire séparation d'un faisceau,
éclairage d'un objet, interférences, mémorisation de cette image en
volume et restitution.
Il invente tout ça et ça reste dix ans dans les tiroirs. Dès que le
laser arrive, on valide l'invention. Ca marche !
[Note : Gabor est prix Nobel en 1971]
Alors il y a une autre folie, dans le cinéma tout le monde pense que
tout va devenir volume et puis… tout le monde se casse les dents
là-dessus. Mais à l'époque, se créent des écoles aux Etats-Unis, des
courants très volontaires sur ces applications, mais la technologie est
trop complexe et n'a pas de telles applications.
Mais c'est tellement fort que l'on va peut-être pouvoir utiliser cette
découverte à plein mais dans un domaine que l'on n'arrive même pas à
qualifier, à anticiper aujourd'hui.
Manifestement, le cinéma holographique était une impasse. L'imagerie
holographique reste très frustrante, très complexe, très chère alors que
l'on dispose d'un univers numérique qui a décollé à une vitesse
exponentielle. Il n'y a guère de formation parce qu'il n'y a guère de
débouchés. Mais la porte reste complètement ouverte.
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Surprenante histoire de l'holographie |
Il y a une fondation
américaine qui s'est beaucoup intéressé à ces procédés vers les années
90 mais le fondateur est décédé. C'est la Shearwater Foundation qui est
animée par un artiste anglais. Il y a des travaux d'artistes absolument
somptueux.
Mais les artistes de cette génération commencent à disparaître.
En ce qui concerne notre atelier, aux États-unis on aurait disparu mais
on est dans un univers quand même assez tolérant et on arrive à
entretenir cette activité. On porte le monde sur nos épaules et c'est
difficile économiquement mais c'est vrai que les clients qui viennent
nous voir sont déjà a priori convaincus. Ca se passe toujours
extrêmement bien.
Emmanuel : J'imagine la prise de risques
financiers.
Dominique : Oui. On a tourné autour des
brevets et des capital-risqueurs ont tourné autour de nous. Mais il n'y
a aujourd'hui aucun objet susceptible d'être industrialisé, à la réserve
près de la projection holographique. Là, il y a un potentiel
d'industrialisation.
Emmanuel : Donc pas vraiment d'écoles. La
première école, ça va être celle du graphisme 3d.
Dominique : Absolument. Le lien est en
train de se faire.
Tout ce qui a été formation à l'holographie était fait dans notre
atelier. Les clients étaient venus par le musée de l'holographie. Des
stages d'une semaine. Les stagiaires venaient de certaines écoles d'art
et d'ingénieurs, notamment l'école Louis Lumière. On entretient cette
réponse là sinon il n'y aurait rien du tout en France.
Emmanuel : Tu dis « nous » ou « on ».
Dominique : Oui. J'ai toujours travaillé
avec Pascal Gauchet, le créateur de cet atelier.
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La
fondation Shearwater...
[cessation d'activité en 2004, voir
lien] |
Emmanuel : Et le musée de l'holographie ?
Dominique : Ah non, il a été créé par
Anne-Marie Christakis qui doit toujours avoir une activité surtout
d'exposition. Elle a une très belle collection d'hologrammes qui court
dans le monde entier.
Emmanuel : Quand même ! Ca veut dire
quelque chose.
Dominique : Oui, mais on est dans une phase
de récession complète.
Emmanuel : Revenons aux graphistes 3d.
Dominique : On s'appuie sur le lien avec le
numérique. Tous les étudiants qui aujourd'hui travaillent sur l'imagerie
de synthèse vont croiser ces créations-là soit par le biais de
l'holographie numérique type architecture, soit par celui de la
projection holographique. On démarche assez systématiquement auprès des
écoles pour reprendre à zéro, expliquer l'holographie, faire le lien
avec l'imagerie holographique.
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...
et le musée de l'holographie
(lien) |
Utiliser l'outil numérique
pour créer des hologrammes, en termes de création c'est somptueux.
Mais on est encore dans la phase de maturation. Les États-unis se sont
cassés la figure commercialement et techniquement sur ces
applications-là.
Les hologrammes numériques qu'on a faits jusqu'à présent, on les a faits
avec des équipes aux États-unis. Il y a un autre holographiste qui
développe ça en France, Yves Gentet.
Emmanuel : On m'a parlé d'un artiste à New
York.
Dominique : Oui, Aux États-unis il y en a
une foultitude.
Emmanuel : Est-ce que ce sont des artistes
réellement spécialistes de l'interface entre des outils comme 3d Studio
Max ou Blender et l'holographie ?
Dominique : Les artistes pas encore
vraiment. La technique est tellement complexe et chère qu'ils n'y ont
pas accès.
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Complexité et coût : un somptueux outil encore peu employé |
La technique consiste à
partir d'une imagerie 3d, à la mouliner informatiquement, à passer
ensuite sur un « printer »…
Emmanuel : Une flasheuse ?
Dominique : Oui, c'est ça. Pour un
typographe, ça serait ça. Mais là on flashe un hologramme. On va flasher
des petits hogels (holographic elements), pas des pixels, qui vont faire
un petit millimètre et on va comme ça faire des mètres-carrés d'image
holographique.
Emmanuel : Des mètres-carrés !
Dominique : En mosaïquant. L'élément de
base doit faire 80x80 mais cet élément peut être mosaïqué. On peut gérer
des images de plus grands formats.
Emmanuel : Tu es en train de me dire que
l'épreuve peut faire des mètres carrés ?
Dominique : Absolument.
Emmanuel : C'est fou !
Dominique : C'est très impressionnant. Les
budgets aussi !
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Le
musée français de l'holographie a disparu |
Mais même les équipes aux
États-unis ont eu d'énormes problèmes dans la duplication. Les épreuves
sont trop longues, trop difficiles à faire.
Emmanuel : A cause des mosaïques ?
Dominique : Non, pas tellement en termes de
mosaïquage. Par contre ce qui aurait été intéressant commercialement,
c'est un seul hologramme dupliqué en centaines d'exemplaires.
Emmanuel : Mais comment ça se fait parce
que si c'est un flashage on peut normalement le refaire autant de fois
que l'on veut.
Dominique : Non parce que le temps de
duplication est beaucoup trop grand. Les ordres de grandeur pour un
master sont de l'ordre de plusieurs jours.
Emmanuel : Là, qu'est-ce que tu appelles un
master ?
Dominique : L'original, le premier
hologramme, mais qui se voit comme une copie. Si on doit faire cent
copies, on ne peut pas multiplier les machines, ni le temps. Donc la
technique de reproduction se faisait par contact et même par contact on
n'a jamais pu obtenir des rendements suffisamment économiques.
Emmanuel : De la polycopie, quoi.
Dominique : Donc pour te répondre, le lien entre artistes et technologies holographiques
numériques n'existe pratiquement pas. Il y a des projets industriels
mais…
Les acquis techniques déterminants
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Un
obstacle technique et financier : la duplication |
Emmanuel : Revenons sur Pascal Gauchet. Lui
parvenait à obtenir des hologrammes colorés très bons.
Dominique : Il a été formé en Angleterre à
Nottingham. Il a créé un petit labo d'holographie pendant ses études
dans les années… jusqu'en 80. Il est revenu en France avec un copain
anglais et ils ont créé l'Atelier holographique de Paris. Moi je l'ai
rencontré vers 83 et on a commencé à travailler ensemble.
Sa technique a permis l'obtention des couleurs par réflexion.
Emmanuel : Par réflexion ?
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La
technique par réflexion et la technique par transmission |
Dominique : Oui. Il y a deux types d'hologrammes analogiques. Les
hologrammes de transmission, où la plaque holographique va être éclairée
par derrière par rapport au spectateur et l'holographie par réflexion,
la lumière vient du même côté que le spectateur et elle est réfléchie
par l'hologramme.
Ce sont deux natures d'hologrammes dont les comportements optiques sont
complètement différents. L'hologramme par transmission est une sorte
d'arc-en-ciel. Quand on se déplace devant il va décliner toutes les
couleurs du spectre, comme un arc-en-ciel. On l'appelle d'ailleurs
rainbow hologram.
Emmanuel : Comme la colombe des cartes
bancaires ?
Dominique : Exactement. L'hologramme des
cartes de crédit est effectivement un hologramme de transmission, mais
qui est monté sur un miroir. Du coup, on mélange les… la lumière vient
de devant mais en fait c'est un transmission à cause du miroir. Donc la
lumière le traverse et sa couleur change.
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Vers
l'avènement de la couleur exacte |
Par contre, l'holographie de réflexion a été tout le travail de Pascal
Gauchet : il permet d'obtenir des couleurs stables. La couleur s'obtient
en travaillant sur l'épaisseur de l'émulsion. C'est un procédé chimique
qui consiste à gonfler ou à réduire l'émulsion, donc du coup à changer
la longueur des interfranges, donc à changer la longueur d'onde de
restitution. Et donc on joue sur la couleur.
Emmanuel : Au départ tu dois éclairer la
scène avec des faisceaux de couleur différentes, non ?
Dominique : Non. Enfin imaginons que l'on
cherche à obtenir deux couleurs, on va faire un master par couleur et on
va exposer successivement sur la même copie chacun de ces masters mais
dans la couleur qui lui correspond. C'est très complexe.
Emmanuel : C'est difficile à imaginer.
Dominique : Oui, il faut imaginer par
exemple une sphère sur un fond de couleur. On va d'abord exposer la
sphère avec absence de fond, on a uniquement la sphère. Premier master.
Ensuite on enregistre un fond en réservant l'ombre chinoise de la
sphère. Deuxième master. Puis on fait une copie, on expose pour une
certaine couleur la sphère et sur cette même copie on fait un second
transfert, on l'expose une deuxième fois mais avec un traitement
chimique différent donc on aura une restitution du fond avec une couleur
différente. Voilà le principe mais c'est très complexe.
Emmanuel : Le fait d'éclairer le sujet avec
une lumière monochrome… on a tendance à se dire que ça ne va restituer
qu'une épreuve monochrome.
Dominique : Non, la longueur d'onde du
laser va engendrer une certaine interfrange, c'est-à-dire un certain
espacement entre les franges d'interférences que l'on enregistre, mais
dès lors que l'on va jouer sur la fréquence à l'enregistrement ça se
retrouve à la restitution.
Emmanuel : Tu changes la longueur d'onde
des lasers, quand même.
Dominique : Non, enfin pardon… On change
l'interfrange à l'enregistrement donc on change la couleur dans laquelle
l'hologramme va restituer.
Emmanuel : Ca n'est pas réaliste. Si ?
Dominique : C'est des pseudo-couleurs, des
couleurs rapportées.
Emmanuel : En holographie numérique on a
des couleurs réalistes.
Dominique : Absolument. Couleurs réelles.
On fait cette manip sur le bleu, le vert et le rouge, donc on se
retrouve en synthèse additive.
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L'holographie par réflexion et le numérique : deux clés de l'holographie
contemporaine |
Emmanuel : La question des animations est liée au mouvement. Je
perçois l'animation lorsque je me déplace autour.
Dominique : C'est ça. Et on passe d'une vue
à l'autre.
Emmanuel : C'est un montage assez
complexe ?
Dominique : Non, là ça va être un
changement de source. Imaginons que ce soit une architecture constituée
de quatre vues différentes, alors on va commencer l'enregistrement du
hologramme avec la première image dans un secteur, ensuite on va
travailler secteur par secteur.
Emmanuel : Dans l'analogique – on en parle
dans un autre article -, je me rappelle d'un hologramme au Musée de
l'holographie où l'on voyait une femme en train de fumer. Les volutes
bougeaient lorsque l'on tournait autour. Sans manipulation numérique
c'est assez complexe, non ?
Dominique : Ca, c'est une étape
intermédiaire avant le type de hologrammes numériques que l'on fait.
L'original n'était ni un objet comme en holographie analogique ni une
image 3d mais un tournage vidéo. Sur un sujet comme une femme qui fume,
en fait on va la filmer et tourner autour du personnage et c'est ce
film-là qui va être traduit sur des petites verticales de l'hologramme
et c'est le déplacement du spectateur qui va recréer celui de la caméra.
Emmanuel : C'est très complexe.
Dominique : Chacune de ces technologies est
très complexe.
Emmanuel : Ce que l'on disait tout à
l'heure, c'est un peu ça : c'est complexe, il y a une histoire de
déception.
Dominique : Ca reste de petit format,
compliqué, cher, il y a tout ce poids…
Emmanuel : Du côté numérique, il y a aussi
une lenteur de traitement du côté informatique. Des rendus peuvent
prendre 24h, 48h, une semaine, sur plusieurs machines éventuellement. Ca
peut bloquer sérieusement.
Dominique : Pour l'instant c'est maîtrisé
mais ça reste très long. Par exemple on va prendre un hologramme de
60x60, on a un hogel au millimètre, donc on a 36 millions de hogels. Il
faut calculer chacun donc effectivement on est dans un calcul
informatique de l'ordre de la semaine avec cinquante ordinateurs en
parallèle.
Emmanuel : Le hogel, ce n'est pas aussi en
profondeur ?
Dominique : Non. Chaque petit millimètre
est un petit hologramme qui participe de la perception de l'ensemble.
Emmanuel : Oui, c'est vrai, ça marche comme
ça, pardon j'oubliais !
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Et
le mouvement ? |
Emmanuel : Entre faire un hologramme analogique et faire une
modélisation 3d puis la restituer, est-ce qu'il y a des différences de
qualité ?
Dominique : C'est complètement différent.
Emmanuel : La couleur ?
Dominique : Oui. On ne pourra jamais faire
en analogique la restitution holographique couleur à grande taille d'un
objet. Il y a trop de contraintes, c'est impossible.
A partir de l'image de synthèse, on peut reconstituer l'image 3d comme
intermédiaire dont on peut faire un hologramme.
Effectivement, on est un peu dans la prospective et dans le rêve dans ce
que tu dis. Oui, bien sûr c'est faisable. On retrouve d'autres
contraintes mais avec les performances des appareils…
La prise de vue
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La
modélisation 3d donne de bonnes couleurs |
Emmanuel : On a résolu des problèmes d'immobilisation que l'on
avait avec le laser.
Dominique : Oui mais on n'est pas dans la
même…
L'obligation d'immobilisation, c'est quand on crée l'interférence
lumineuse. Le moindre mouvement de l'ordre de la longueur d'onde sur
l'un des faisceaux va annihiler la création de cette interférence.
Le modèle et la plaque sont solidaires. Il ne faut pas une mouche qui
vole, ou la moindre chaleur qui diffuse. Dans notre atelier on travaille
sur une table qui pèse une tonne et demi, sur amortisseurs.
Emmanuel : Au moment de la prise de vue
analogique, il faut baigner le sujet de lumière laser. Comment fait-on ?
Ca doit laisser des zones d'ombre.
Dominique : Ah oui. Mais alors le faisceau
qui est très fin passe au travers d'une optique qui crée un cône et on
peut travailler la lumière. On peut créer des faisceaux secondaires qui
viennent déboucher des ombres comme en photographie.
Emmanuel : Avec un miroir ?
Dominique : Avec un miroir, absolument,
oui. On sépare le faisceau en deux, parfois en plus avec à chaque fois
une petit lame semi-réfléchissante. On débouche les ombres. On peut
modeler une lumière. On n'est pas contraint à une lumière très dure.
Emmanuel : J'imagine que c'est un sacré
boulot.
Dominique : Le travail sur une table c'est…
le travail de Pascal, c'est admirable ce qu'il fait ce gars-là. Je ne
sais pas s'il sera un jour reconnu mais c'est un courage et un talent…
Il ne lâche pas.
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Absolue immobilité pour un arrosage de lumière |
Emmanuel : Est-ce que ce ne serait pas intéressant pour un
artiste d'exploiter les manques, les imperfections ? Ne pas divulguer le
relief intégral…
Dominique : Oh oui, c'est une mine d'or.
Mais pour arriver déjà à la premier marche, la prise de vue la plus
simple, c'est déjà un travail phénoménal. Alors tu imagines que les
difficultés sont grandissantes quand tu pousses les recherches de cette
nature-là. Mais l'holographie porte ça en elle.
On a travaillé par exemple sur la notion de trou sans bord.
Emmanuel : C'est quoi ça ?
Dominique : Par un jeu de masque et de
contre-masque. On peut créer une image dans laquelle il y a une réserve.
Dans cette réserve tu vois une scène qui se déroule dans un premier
espace mais ensuite tu enregistres un masque sur cette scène et tu
enregistres une deuxième scène différente qui se déroule autour.
Donc quand tu vas regarder cette image-là, si tu rentres par le centre
tu vas être dans un premier univers, si tu entres par l'extérieur tu vas
être dans un second univers. On est dans l'univers d'Escher.
D'autres procédés
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Conjuguer à l'imparfait une technologie parfaite ? |
Tu évoquais la projection holographique, sur la base
d'une projection dans l'air.
Je n'ai pas suivi cela de près mais j'avais cru entendre que la personne
qui a inventé le procédé d'image qui flotte dans l'air ne voulait pas
forcément donner des informations.
Dominique : On a fait la recherche
d'antériorité sur ce projet-là. Il s'est avéré que c'était brevetable.
On a déposé une enveloppe Solo parce que l'on a déjà été échaudé par ces
choses-là. Mais à notre connaissance il n'y a aucun brevet déposé sur le
principe de la projection holographique.
Emmanuel : C'est quand même holographique ?
Dominique : C'est quand même holographique.
L'hologramme n'est pas figé, ce n'est plus une mémoire fixe, il a un
comportement. L'optique forme l'image qui vient d'un LCD déplacé en
dessous mais qui apparaît devant.
Emmanuel : Donc tu reconstitues le
hologramme dans l'air.
Dominique : Exactement.
On voit une image plate mais avec des objets en mouvement le cerveau va
restituer des objets en 3d, on l'a découvert dans un bouquin de
physiologie, c'est tout à fait surprenant.
Emmanuel : On a dit qu'un courant d'air
fait onduler ce type d'images.
Dominique : Je n'ai pas de références
là-dessus. Je n'ai jamais vu ça, ça doit être très joli !
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La
projection holographique |
Emmanuel : Il y a eu
plusieurs tentatives dans ces domaines liés à la 3d.
Dominique : Aujourd'hui il y a des
réussites industrielles dans le domaine sécuritaire. Les billets en
euros, les plaques d'immatriculation en Pologne notamment.
Emmanuel : Dans les années 80 on parlait de
mémoires holographiques pour les ordinateurs.
Dominique : Ca vient mais pour les dvd.
C'est un peu un serpent de mer. Le blue ray, il me semble, a permis
d'augmenter la densité des dvd, mais là on va travailler dans
l'épaisseur d'un cristal. La mémoire est constituée par une interférence
entre deux faisceaux laser dans une épaisseur, ensuite on va relire
cette mémoire. L'inscription holographique se fait à toute petite
échelle. Et ça joue sur des cristaux « dopés », dans lesquels sont
présents certains électrons, d'autres « nature ». Ils sont déplacés par
l'interférence. Ils sont figés dans cette masse mais sont relus avec un
autre laser. Du coup on passe des gigaoctets aux téraoctets.
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Parenthèse sur d'autres applications |
Emmanuel : Est-ce que tu
vois d'autres techniques intéressantes de représentation 3d ?
Il y a les lunettes avec un verre rouge et un vert.
Dominique : Il faut porter les lunettes.
Les autres techniques sont des émanations du procédé Bonnet, le réseau
lenticulaire. Tu connais ?
Emmanuel : Pas du tout.
Dominique : La photo est constituée d'une
multitude de petites horizontales ou verticales qui sont des paires
stéréoscopiques, droite gauche. On le fait avec des écrans LCD.
Peut-être que la télé en relief arrivera par ce biais-là.
Il y a aussi les anaglyphes.
C'est la stéréoscopie de base qui est apparue en même temps que la
photographie d'ailleurs. La perception du relief est parfaite.
Emmanuel : Inexploitable pour le cinéma.
Dominique : Oui. Ce qui marche relativement
bien, ce ne sont pas des lunettes colorées mais
polarisées. La Villette
en présente régulièrement. La perception du relief est excellente,
spectaculaire. On peut se situer en un point ou un autre, il n'y a pas
de problème de colorisation. L'œil sélectionne.
Mais on est un peu limité par le temps de projection. « Ca tire sur les
yeux ».
Voir ça à la Géode, c'est à la limite du supportable.
Emmanuel : Il existe
encore d'autres techniques, finalement plus que l'on ne croit. L'une
d'elle fait intervenir un écran Imax et des lunettes très perfectionnées
capables de masquer alternativement vision droite et vision gauche à
toute vitesse en synchronisation avec les vues projetées sur l'écran.
Qu'en penses-tu ?
On a un peu l'impression que la seule vraie voie royale pour la 3d,
celle qui ne tire pas sur les yeux et qui ne donne pas des rendus
kitsch, c'est quand même toujours l'holographie. |
La vision en relief résulte du fait que notre
oeil droit et notre oeil gauche voient chacun la même scène sous un
angle différent. Notre cerveau peut alors reconstruire une image en
trois dimensions à partir de ces informations. Si on filme une scène
en utilisant deux caméras, séparées latéralement de quelques
décimètres, on enregistre alors le relief.
Malheureusement la visualisation de ce relief par projection sur un
écran ordinaire est évidemment impossible, chaque oeil voit en effet
les deux images. Pour envoyer à chaque oeil uniquement l'image qui
lui est destinée, on peut utiliser des polariseurs : on projette
l'image droite au travers d'un polariseur vertical, l'image gauche
au travers d'un polariseur horizontal, et on fait porter au
spectateur des lunettes polarisantes dont le verre droit polarise
verticalement et le gauche horizontalement. Chaque oeil ne reçoit
que l'information qui lui est destinée et on voit en relief.
Jean-Louis |
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Autres procédés |
Dominique : Tu as raison, et on ne voit
plus de casques de réalité virtuelle qui tiraient très fort sur les
yeux. L'autre avantage de l'holographie est que plusieurs spectateurs
peuvent se regarder et communiquer visuellement entre eux tout en
regardant une image holographique. Mais il y a encore du boulot à faire
sur la taille et la couleur des images !!!!!!
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La
supériorité de l'holographie |
Emmanuel : Si on arrivait
à diminuer les coûts des procédés holographiques il y aurait un espoir
considérable.
Il y a des gens qui travaillent là-dessus ?
Dominique : En France Yves Gentet. Aux
États-unis, l'armée finance beaucoup de recherches mais pas ici.
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La
recherche |
Emmanuel : Toi tu as une formation de…
Dominique : D'architecture au départ, aux
Beaux-arts où je me suis intéressé à la photo. J'avais la passion de la
photo. J'ai fait ensuite une école de photo, j'ai fait un film qui a été
primé à l'époque et je me suis marié, j'ai eu des enfants. Je suis
rentré dans le département communication d'un grand groupe industriel,
pendant quinze ans. Là aussi j'ai fait de la photo, ils commençaient à
communiquer, mais au bout de quinze ans j'avais un petit peu fait le
tour. Dans les années 80 j'ai regardé un peu quelles étaient les
limites, les frontières de la photographie et je suis tombé sur
l'holographie.
A l'époque c'était balbutiant. Donc je suis allé en Angleterre, du coup
on a commencé à créer des choses en France et puis j'ai rencontré Pascal
et Jonathan Collins et on a commencé à bosser ensemble. J'ai tout
plaqué. J'avais été à peu près protégé dans l'industrie. Là,
financièrement c'était la galère.
Un exemple de concept tridimensionnel encore difficile à concrétiser
Emmanuel : Je suis allé un petit peu sur le
site de l'atelier…
Dominique : Il va bientôt changer,
d'ailleurs.
Emmanuel : … et j'ai vu trois activités.
Concernant l'une d'elles on lit :
« Des travaux en images numériques, menés par Dominique Sevray pour la
création des hologrammes du Globe de Martin Behaim, est née une nouvelle
forme de projection en volume réel : " La Terre vue de l'espace ". Il
s'agit d'un procédé de projection d'images de la Terre sur un écran
sphérique géant. »
Alors moi, ce que je ne comprends pas c'est que… normalement, avec un
hologramme il n'y a pas de projection. Qu'est-ce que c'est que ce globe
et quel est le rapport avec l'holographie ?
Dominique : C'est une belle histoire de
projet. C'était il y a un certain temps. Ca devait être en 92. On a été
abordé à la fois par le Musée de la Marine et par la Bibliothèque
Nationale. Parce que la BN détient un incunable qui est le premier globe
représentant la terre, dans notre monde occidental, hein.
Le Musée de la Marine voulait avoir une reproduction de ce globe-là.
C'est l'amiral Bellay qui était quelqu'un d'assez
curieux, très intéressé par l'holographie et les nouvelles technologies,
qui nous a soumis le projet en nous disant qu'il serait acheteur d'un ou
plusieurs hologrammes du globe de Martin Behaim.
On a relevé le défi. Le problème qui était posé était que le globe
d'origine fait à peu près soixante centimètres de diamètre, il est hors
de question de le faire sortir de la BN et à l'époque c'est un format
trop grand pour les hologrammes que l'on pouvait faire. On pouvait
travailler sur des formats de quarante, maximum.
La solution que l'on a mise au point ça a été de reproduire
photographiquement le globe. D'un gros globe, on a fait un petit globe
photographique. Mais à l'époque on n'avait pas de capteur numérique et
on voulait donc faire la saisie numérique du globe pour pouvoir ensuite
monter les images. Canon ® nous a aidé avec un petit capteur de caméra
que l'on a utilisé pour filmer le globe et ensuite en extraire les
images. C'était une galère absolument phénoménale. On a utilisé les
toutes premières cartes d'acquisition numériques qui venaient d'Écosse
ou d'Irlande.
On n'avait pas d'appareil photographique numérique à l'époque. Le
premier, je crois, était un Canon, mais il valait plus de 100 000 F (15
000 €).
Du coup on a résolu tous nos problèmes en montant des photos sur
PhotoShop. Puis on a fait des hologrammes à partir de là. Ensuite on est
aperçu que quand on savait faire ça, on pouvait non seulement faire
l'acquisition de volumes sphériques mais aussi que l'on pouvait passer
ça à la moulinette de vidéoprojecteurs et en faire une vidéoprojection
sur une sphère.
Est donc née l'idée d'un spectacle consacré à la représentation de la
terre sur un volume, un gros globe. On inverse le concept de la Géode où
on va regarder le ciel : là on regarde la terre.
Ca, c'est une des grandes énigmes de ma vie. Personne… C'est vrai qu'à
l'époque où l'on me proposait le projet, il était très cher. C'étaient
des projecteurs extrêmement coûteux, des « bêtes » absolument
phénoménales, il y avait énormément de montage d'images. Aujourd'hui on
le fait plus économiquement. On a quand même eu là-dessus une
application, c'est la Cité de l'Espace de Toulouse qui nous a passé un
marché sur un demi-globe de 3,5 m, accroché au plafond.
Claude Yvans a fait le spectacle.
C'était une superbe application. Mais – c'est peut-être une obsession -,
mais aujourd'hui, avec l'implication que tout être humain a sur ce
globe, je ne comprends toujours pas que personne n'ait plongé à créer un spectacle sur la
terre.
Emmanuel : Concrètement, il est aussi
question d'une sphère maintenant.
Dominique : Oui, absolument, c'est une
sphère totale.
Emmanuel : Grande comment ?
Dominique : Ca peut être grand de cinq ou
six mètres.
Sur le site il y en a une représentation. Les spectateurs sont autour,
sur une couronne.
Emmanuel : C'est un projet.
Dominique : C'est pas réalisé, non.
J'avais un peu laissé tomber ça vu l'environnement et les circonstances.
Récemment le CNES était légèrement intéressé par un objet d'exposition.
Emmanuel : Est-ce que l'on peut faire ça
maintenant à partir d'une conception qui serait complètement numérique
et disons pas interactive mais plus ou moins programmée ?
Dominique : Bien sûr !
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Le
parcours de Dominique Sevray |
On avait travaillé à l'époque avec Xavier Nicolas qui a été un des tout
premiers pionniers de l'image numérique en France. C'est un gars qui est
encore jeune. Il était le patron de Ex Machina qui a été l'une des
grandes sociétés de production d'imagerie numérique qui ont ensuite
basculé sur les jeux vidéo pour aller vers le marché. Xavier Nicolas est
parti à cette époque aux États-unis.
A l'époque on a travaillé ensemble. On a eu des contacts au Japon et on
a reçu une équipe de Panasonic. Ca a été montré au Japon. Il y a eu
là-bas une réalisation avec une grande sphère réalisée avec une
multitude d'écrans LCD.
Emmanuel : Dans ton projet, la lumière
vient d'où ?
Dominique : En fait c'est un écran
gonflable - du moins c'est ce que l'on a fait à Toulouse - et à
l'intérieur, il y a des vidéoprojecteurs qui arrosent ce volume.
Emmanuel : De l'intérieur.
Dominique : Oui.
C'était obtenu avec six diapos, six quartiers "softagés et anamorphosés".
Super techno ! On a réussi sur ce marché public mais bizarrement la Cité
des Sciences, des organismes comme ça, à l'égard de petites sociétés
comme nous ont plus une attitude de tirage de couverture à soi que de
tenter de nous mettre le pied à l'étrier |
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[Note :
Xavier Nicolas réalisa le premier film français intégralement en
imagerie de synthèse (« Maison vole », I.N.A.)] |
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