Dtp :
[Ajout 2011]
Un point de détail : il n'est pas certain que l'expression "oléorésine
dans un liant en phase aqueuse" soit correcte car le terme oléorésine
désigne bien une résine (corps gras, par opposition à gomme), mais
d'origine naturelle, ce qui n'est pas le
cas des alkydes.
Le terme "huile essentielle", lui, donne toujours
lieu à confusion car il désigne principalement l'essence, ce qui est
douteux dans le cas d'alkydes en solution aqueuse comme ici.
Si l'on en croit André Béguin,
nous devrions probablement parler d'alkydes
"modifiées aux acides gras" (t. 1, p. 47).
François Perego évoque également la
présence de ces composants (p. 40, sous Composition). En effet, les
alkydes purs ne sont guères utilisées seuls car tout comme les
oléorésines (selon Delcroix et Havel),
d'ailleurs, leur séchage est lent et la peinture finit par s'empâter
et fariner. Raison pour laquelle on utilise
ledit acide gras, c'est-à-dire la partie
liante (insaturée) d'une huile à peindre, pour former un bon film pictural.
[Fin de l'ajout]
Si ce phénomène se produit avec
n'importe quel pigment rouge, c'est l'alkyde qui est à incriminer.
Mais avant de conclure
il faudrait absolument réaliser un test
comparatif de "permanence" avec un pigment rouge très différent comme le
cadmium, qui est minéral et beaucoup
plus permanent que n'importe quel pigment azoïque même de qualité.
Lors d'un mélange de couleurs minérales
et organiques, le concept de permanence devient sensible
avec le temps. Par
exemple un outremer et un azo rouge, cela évolue inévitablement vers le
bleu parce que l'outremer est minéral (a priori plutôt solide) et
l'azoïque organique (en principe moins solide).
Ce changement peut être lent, mais ce
type de constats est de nature à rappeler aux peintres qu'il s'agit là
d'un point à surveiller.
Les organiques sont généralement assez
"cassables". Cependant, certaines petites molécules (la
pourpre vient à
l'esprit) sont réputées extrêmement solides. Et même d'autres qui sont beaucoup
plus grosses (les quinacridones par
exemple) sont en principe étonnamment stables. Donc cette règle
connaît des exceptions.
En revanche, une molécule minérale
simple ou un atome isolé, a priori incassable, peut éventuellement s'oxyder ou se
sulfurer, tout simplement. Voire capter de l'eau de manière non-moléculaire
(pas très intime) et dans ce cas
devenir non pas fugace mais relativement fragile (exemple de
l'ocre jaune qui devient rouge lorsqu'il est chauffé -
lien).
Les fabricants donnent généralement une
note à chacune de leurs couleurs pour indiquer leurs niveaux de
permanence. Cette note doit être prise pour une indication pas
forcément très valable (beaucoup de pigments sont bien trop récents
pour prétendre avoir été testés en conditions réelles), mais c'est
lorsque l'on pratique les mélanges que ces indications prennent leur
sens.