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Courrier des Lecteurs

2008 - saison 2/3

 

 

3/10/2008 J.Q.

Acrylique : détournement de peintures déco

(réponse mise à jour en sept. 2010)
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JQ : (...) j'ai une question bien précise. Lorsque je préparais mon baccalauréat en arts visuels, certains profs nous proposaient d'utiliser des peintures acryliques pour la maison. J'ai quelques tableaux de cette époque, les couleurs me semblent identiques.

Est-ce que ces peintures acryliques commerciales ont une permanence réduite ou non?

 

 

 

Dtp : Concernant les peintures pour la maison, c'est exactement comme pour les peintures "beaux-arts" : on trouve le pire et le meilleur.

 

Il existe des différences entre les deux catégories. Elles correspondent à ce que l'on attend d'elles :

* l'acrylique décorative est destinée à un support très dur, des murs généralement. Elle doit supporter des contraintes parfois lourdes en termes d'humidité, de température et d'ensoleillement. Elle est aussi adaptée aux apprêts communément employés sur les chantiers. Enfin, elle ne doit pas être trop chère car les surfaces sont considérables, ce qui restreint le choix pigmentaire. Ce n'est pas sans impact sur la permanence.

Cependant, la mise au point de pigments organiques de plus en plus fiables a permis de corriger - pour une partie de la palette - la fugacité parfois extrême des pigments initialement utilisés, par exemple les anilines notoirement. Mais cela a un coût. Pour deux sous, on a un pigment à deux sous à part quelques exceptions, les terres en particulier (et les "oxydes de fer" correspondants), d'une permanence irréprochable.

 

Un fabricant peut "designer" une acrylique à deux sous (liants et pigments).
 

* pour en revenir aux couleurs, une acrylique « Beaux-arts » de bon niveau peut intégrer des pigments de qualité supérieure. En bas de l'échelle ce n'est pas possible, et en déco c'est difficile à cause des surfaces plus vastes.


Par ailleurs, ces acryliques "artistiques" sont conçue pour des supports plutôt souples comme le papier ou la toile.
Elles sont généralement appliquées sur des supports encollés et non des enduits plus ou moins calciques relevant d'une chimie différente.

Ainsi, une peinture destinée à un mur peut mal supporter un support souple comme du papier. Une peinture Beaux-arts peut mal s'accommoder d'un enduit trop alcalin (a minima on intercale un gesso ou un liant de type Caparol).

 

Enfin et surtout, lorsque vous prévoyez de travailler avec des médiums, vous n'avez plus le choix : il faut une peinture Beaux-arts, et de même marque que les médiums autant que possible. En peinture décorative, il n'y a pas réellement d'équivalents, c'est un autre savoir-faire où l'on utilise d'autres genres de produits (charges, surfactants, etc.).

 

 

Mais d'un point de vue même artistique, pourquoi pas détourner des peintures décoratives si l'on transpose également le support ? Une oeuvre d'art peinte sur un mur avec une peinture acrylique "décorative" - comme cela s'est fait très tôt au Mexique, dit-on (lire anecdote in L'acrylique) - est un choix cohérent.

Mais la même peinture employée sur de la toile ou du papier - voire des supports encore plus souples ou déchassés -, cela ne marche pas aussi bien. Cela peut craqueler, se déliter. Des oeuvres de ce type, même assez récentes, ont déjà donné du travail aux restaurateurs. C'était trop demander à l'acrylique ou plutôt mal demander.

 

Bien sûr pour des travaux scolaires n'étant pas destinés à être conservés, on fait un peu ce que l'on veut. Certaines gammes "études" destinées aux lycéens et étudiants ne valent sans doute guère mieux que des peintures murales pour ce genre d'emplois éphémères. D'autres, cependant, semblent d'un niveau satisfaisant et d'un prix correct. Les économies réalisées grâce à l'achat de peintures murales ne sont pas énormes, voire inexistantes alors que l'inadéquation au support et aux médiums risque d'être pénalisante.

 

 

Par ailleurs et pour répondre à votre question, si les éléments sont de bonne qualité et pas trop exposés (à la lumière, aux uv, aux déformations mécaniques, etc.), on peut observer, comme vous, une bonne conservation sur des années. Donc votre questionnement est parfaitement justifié. Mais pour des oeuvres exposées, c'est une autre affaire.

 

 

 

Au-delà, il y a la question des solvants et conservateurs. Dans les années 90-2000, on a placé tant d'isothiasolinone dans les peintures murales que c'est devenu un problème de santé publique. Pas de cas connus pour les peintures Beaux-arts, mais parmi certaines de celles-ci, on trouve quand même du toluène.

Disons que la peinture décorative correspond à un contexte industriel où certains choix "toxicologiques" peuvent paraître discutables, mais les gammes dites Beaux-arts, si elles sont a priori moins concernées, ne sont pas à l'abri par nature.

 

 

 

 

 

Pour le moment le Courrier des Lecteurs s'arrête ici, mais le traitement continue dans le présent et le passé.

 

 

 

 

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