La
sépia
C'est l'encre de la seiche (céphalopodes dibranchiaux).

Elle est naturellement noire, c'est une chose que nous avons oubliée à
force de voir les travaux des artistes et les produits du commerce car c'est seulement très diluée qu'elle se révèle
d'un brun bleuté (on dit que l'on peut en faire un véritable bleu). Le pouvoir colorant de la substance
brute surprend par sa puissance et sa noirceur intense.
La sépia a
d'abord été utilisée au moyen-âge comme noir. Elle se conservait dans un
récipient en verre pour une raison que nous ignorons (merci de nous
informer si vous savez quelque chose à ce sujet).
Depuis maintenant fort longtemps, les artistes l'utilisent presque toujours
pour son brun plus ou moins bleuté, en tout cas assez froid, bien particulier.
La plus belle sépia est, dit-on, celle de l'Adriatique. Celle de l'Atlantique
donne de bons résultats mais sa couleur manque de permanence (information
attestée pour une encre non traitée). La préparation de l'encre (voir ci-dessous) peut certainement jouer un rôle contre la
fugacité du colorant.
La sépia a été particulièrement à la mode à la fin du XVIIIème
siècle et au-delà.
Chacun peut réaliser une encre sépia : il suffit de laisser sécher les
poches à encre de l'animal puis d'en extraire le jus noir que l'on peut
éventuellement faire sécher à son tour si l'on souhaite en faire un
véritable pigment. Il n'est pas exclu de l'employer en peinture à l'huile, ce
qui a déjà été fait. Cependant, cette couleur a été peu employée pour
cette peinture car d'autres pigments moins chers à stabilité équivalente ou
supérieure sont aisément disponibles.
Certains peintres l'utilisent sans adjuvant, d'autres préconisent une préparation compliquée à base de
carbonate de potasse dilué à l'eau
(purification) et d'acide (neutralisation). L'adjonction d'un liant aqueux comme
la gomme arabique pourrait être secourable. Un
contrôle rigoureux de la charge électrochimique à l'aide de papier
tournesol pourrait aussi se révéler utile afin de déterminer le
traitement à appliquer.
Originellement, la sépia fut utilisée comme encre, particulièrement en lavis,
mais la teinte brune de la véritable sépia de sèche a été
transposée dans d'autres disciplines : dessin, peinture, photo, cinéma, etc.
Voir aussi La sanguine, L'encre
de Chine, Le brou de noix, Le
lavis.
Lecture conseillée :
La
sépia sur Pourpre.com
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