Nous citerons à ce sujet Xavier de Langlais :
"(...) le
conseil de Talens reste valable d'une manière générale : les vernis définitifs,
au copal mou, à la gomme mastic ou à la gomme Dammar, ne contenant pas
d'huile, ne devraient jamais être utilisés comme diluants de la couleur.
Trop cassants, ils risquent de provoquer le fendillement de la pâte colorée.
Seuls les vernis tirés de la térébenthine de Venise font exception.
"
En effet, la plupart
des vernis
sont assez maigres alors que le baume de térébenthine de Venise
est une oléorésine. Cependant,
cet argument ne nous semble pas entièrement convainquant.
Il n'est absolument pas nécessaire de travailler toujours avec des substances
trop oléagineuses. Les résines naturelles ne sont cassantes qu'employées mal à
propos (par-dessus des couches plus grasses, trop fraîches ou moins siccatives
et susceptibles de "bouger"). Un médium maigre ne pose aucun problème dans
l'immense majorité des cas, y compris sur des supports aussi souples que le
papier, dès lors que la combinaison avec des pâtes nettement plus grasses est
normale et harmonieuse. Par contre, la surcharge en huile ou en oléorésine est
plus souvent problématique, y compris en emploi pur.
Mais revenons à
l'emploi détourné des vernis à retoucher ou définitifs.
Lors du dévernissage (en restauration), les solvants risquent
de s'attaquer aux couches superficielles, le vernis ajouté dans la pâte faisant corps avec le
vernis final, chimiquement similaire.
De plus, la composition précise des vernis du commerce pose souvent question
quant à la proportion et la nature des résines qu'ils contiennent. Le peintre
ignore en quelle proportion les utiliser et quelles seront les interactions avec
la peinture, notamment en termes de coloration et de résistance au
vieillissement.
Le détournement du vernis à retoucher, employé comme
vernis définitif léger
est traité dans un autre article. Cliquer
ici.
Acrylique
Des problèmes tout
à fait similaires peuvent se poser en peinture acrylique : les vernis, là
aussi, sont beaucoup trop solides, trop denses pour faire de bons médiums.
Notons cependant l'existence de produits (entrée de gamme) ayant la double
fonction de vernis et de médiums. Rien n'indique qu'ils ne remplissent pas
leurs rôles dans la mesure où la dilution est opérée raisonnablement en
fonction de l'usage.
Par contre, certains
auteurs préconisent l'emploi de vernis acryliques comme liants. Là, on
est en plein délire : les vernis acryliques se déclinent par dizaines et
chacun est différent, encore plus que les véritables liants. Même le solvant
peut varier ! Nous déconseillons donc totalement ce genre de détournements,
sauf après expérimentation avérée valable dans la durée. Certains peintres
décorateurs semblent en effet disposer d'un savoir particulier dans ce domaine,
encore faudrait-il savoir exactement quel vernis ils emploient et comment ils
l'accommodent.
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