Les
vernis à retoucher
Ils ne s'utilisent qu'avec les peintures grasses et ne
semblent différer des
médiums en leur composition que par la présence éventuelle d'un produit
susceptible d'attaquer un petit peu, de réveiller la couche inférieure, comme l'essence
d'aspic. Soit dit sous toute réserve car on ne peut pas dire que les
informations claires soient disponibles en profusion.
La concentration en agglutinants (résines, huile) reste inférieure à celle que l'on trouve dans les vernis
définitifs. On peut par ailleurs déplorer de fortes carences du côté du mode
d'emploi et de la composition de ces produits.
Xavier de Langlais insiste d'ailleurs sur le
choix d'une formulation qui "se rapproche autant que possible de celle
de l'agglutinant, afin d'éviter d'introduire, entre les différentes couches de
la pâte, un écran intermédiaire de composition étrangère", avec
les risques de mauvaise adhérence que cela entraînerait.
Ces produits peuvent en théorie jouer différents rôles :
* celui de vernis de protection temporaire permettant de
conserver intact un tableau pendant le temps où l'apposition d'un vernis
définitif serait prématurée (six mois à deux ans ou davantage). C'est
peu ou prou le rôle nominal.
* celui de "réactiver" une surface
sèche pour favoriser l'adhérence d'une nouvelle couche de peinture.
Y parviennent-ils vraiment ? Pour quelle raison une essence résinée y
parviendrait-elle mieux qu'une essence pure ? C'est douteux. Certains fabricants
évoquent l'éventualité d'évacuer le vernis à retoucher à l'aide d'un diluant pur
avant d'appliquer des retouches. Mais même en ce cas, le "retoucher" n'a-t-il
pas empêché le film pictural de respirer ? De là, les retouches
tiendront-elles ?
* celui de
réducteur des
embus. Les fabricants soulignent l'intérêt de l'application de
bonnes quantités de vernis sur les embus, zones
fragiles.
Dans tous les cas, comme l'indique le Maître breton, il est important de
bien diluer le produit. Cela évite de former une véritable couche autonome.
L'application peut être réalisée à l'aide d'une brosse aux poils fins évitant
d'imprimer des traces de coups de brosse.
Certains peintres ne vernissent leurs tableaux
qu'avec un vernis à retoucher, laissant l'acheteur décider de l'application éventuelle d'un vernis
définitif ultérieurement. Cette solution, lorsqu'elle est concertée, ne semble
pas en elle-même sans intérêt ; elle
évite les accidents de vernissage (vernis définitifs posés trop tôt).
D'autres s'en servent comme d'un médium,
en mélange avec la peinture. Ce procédé pose un problème qui est traité
dans l'article Détournements.
Dans tous les cas, envisager l'emploi d'un vernis à retoucher pose des
questions comme "pour quoi faire et comment faire ?", ce qui peut ouvrir sur
d'autres solutions.
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