Le
baume de térébenthine de Venise
A bien distinguer de l'essence de
térébenthine, ce
baume qui a l'aspect
du miel est de la résine de mélèze, à la différence de la térébenthine de
Strasbourg, résine de sapins "continentaux", utilisée en lutherie et
différentes professions en relation avec le bois. C'est une oléorésine
(lire de préférence cet article en priorité)
connue des parfumeurs et des
peintres depuis l'Antiquité. Tombé en désuétude pendant très longtemps, ce baume est
à nouveau très
employé depuis quelques dizaines d'années. |
Sommaire
Caractéristiques
Incorporation
du baume pour le travail en empâtement |
Caractéristiques
Il réduit les embus.
Mais là n'est pas son seul intérêt. Il est avant tout très tendre et diminue à
ce titre le risque de craquelures inhérent à toute incorporation excessive d'autres
résines, y compris le mastic et le dammar.
Bien que liquide, d'une consistance proche du miel, il présente
grâce aux résines qu'il contient les vertus d'un
médium tendre très concentré.
Selon plusieurs sources, il serait peu siccatif. Nous serions en mesure de confirmer
sans réserves cette information si d'autres sources ne nous soufflaient pas que
la fraîcheur
de ce produit modifie profondément ce facteur. Nos tests et les témoignages
dont nous disposons concordent cependant : même acheté chez un
fournisseur de bon niveau, le baume ne brille pas par sa siccativité. Est-ce à
cause d'un trop long temps de stockage, d'un manque de fraîcheur ? Impossible
de l'affirmer. Il faut cependant tenir compte de l'identité même de ce produit
: c'est un baume, une oléorésine, pas une résine classiquement diluée dans
l'essence.
A cause de ces problèmes de siccativité, certains avancent
qu'employé en trop forte quantité, il "imbibe" le film, persistant
à poisser. Nous ne confirmons pas cette information : c'est un très bon produit lorsqu'il est employé à
5% de la pâte au maximum.
Xavier de Langlais indique que la qualité la plus recherchée
(variété "bijon") est prélevée sur l'arbre sans incision préalable.
Il est courant de diluer le baume de Venise dans l'essence
de térébenthine (1/5ème de Venise, 4/5èmes
d'essence) pour faciliter son incorporation. Cependant, cet usage le disqualifie
pour les empâtements.
Incorporation du baume pour le travail en empâtement
Il existe deux solutions pour incorporer ce produit sans liquéfier la pâte
par une dilution dans l'essence :
* ajouter la bonne quantité de baume pur sur chaque noix de couleur. C'est
assez contraignant à cause de cette règle des 5% maximum. De plus, avec ce
procédé il est impossible d'adjoindre au baume un oxyde métallique pour
compenser le manque de siccativité : la litharge en poudre ne pourrait
être mêlée telle quelle au produit ; un siccatif de Courtrai
liquéfierait l'ensemble.
* ne pas utiliser les tubes de peinture, séparer le liant du pigment (voir article)
et préparer le liant en lui adjoignant d'emblée le baume réchauffé au
bain marie en même temps que les litharges (si
litharges il y a, ce qui n'est pas une obligation). Cette solution, dûment
testée, fonctionne parfaitement.
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