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Courrier des Lecteurs

2012 - saison 2/3

 

 

22/5/2012 - D.B.

Cuivre et cadmium

 
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DB : Je me permets de vous écrire au sujet du mélange de couleurs à base de cadmium et de celles à base de cuivre. Dans son ouvrage intitulé Préparation des couleurs, vernis et toiles , Yvan G. Thièle déconseille formellement de mélanger les jaunes de cadmium avec les couleurs à base de cuivre (telles que le vert Véronèse). J'aimerais savoir si on peut mélanger sans crainte les jaunes de cadmium avec les bleu et vert phtalo (qui sont constitués de phtalocyanine de cuivre). Pourriez-vous m'aider à ce propos ?

 

 

Noces de Cana (détail), Paolo Véronèse, 1562-63

Huile sur toile - 9,90x6,66m

 

 

Dtp : Il est possible que l'arsenic du vert Véronèse que vous citez ait une action "conflictuelle" avec un sulfo-séléniure ou un sulfure de cadmium. Seulement possible car un lavage pigmentaire moderne devrait garantir l'absence de soufre libre. Mais aucun antagonisme entre le cuivre et le cadmium n'est mentionné dans la documentation (à part donc Yvan Thièle semble-t-il). Amis lecteurs si vous trouvez un autre document mentionnant une telle incompatibilité, soyez gentils de nous écrire, merci.


L'attention aux métaux - vous évoquez les "couleurs à base de cuivre" - ne doit pas nous faire oublier les non-métaux qui les accompagnent ni le fait qu'un sel ou même n'importe quelle molécule simple, un oxyde par exemple, n'est pas une addition mais un partage électronique qui a des implications chimiques.
Le carbone, par exemple, nous en sommes faits vous et moi, et pourtant sous forme benzénique pure il nous détruit littéralement. De même que le chlore que l'on retrouve pourtant dans le sel de table : pur et sous différentes formes c'est un poison épouvantable alors qu'en association il est indispensable par exemple au fonctionnement de nos neurones.

A l'opposé, le mercure et le plomb ne sont jamais anodins, tant purs qu'en association, de même que les transuraniens pour d'autres raisons. Mais ce sont des exceptions.

 

 

 

Paolo Véronèse utilisait habituellement son vert pur, en glacis et non en mélange. Il reste de notoriété publique que ce pigment est réactif dans différentes associations (soufre, peut-être plomb, ...)

L'an dernier, une polémique a eu lieu autour de la présence d'arsenic dans certaines structures biologiques. Rendez-vous compte : l'arsenic !

In fine il y avait eu effet d'annonce et cette proposition - pourtant relayée par la Nasa - ne tenait pas la route. Malgré une incroyable publicité ("buzz"), elle a été battue en brèche. La presse généraliste qui en était déjà à vendre des petits hommes verts, n'a bien entendu pas démenti l'information fallacieuse et s'est tue brutalement. Mais ceci mis à part on voit à quel point tout est possible, tout doit être étudié et rien ne doit nous surprendre quand des éléments s'associent.

 

Globalement, la chimie est moins une affaire d'éléments que d'associations. Le terme "couleurs au cuivre" ne nous renseigne sur rien de bien précis. De même le cadmium pigmentaire est souvent associé au soufre, mais aussi au sélénium et cela modifie sa couleur aussi bien que sa chimie.

Donc on ne peut pas être radical sur les associations de pigments que vous évoquez - sauf graves carences du fabricant lors du lavage pigmentaire, mais dans ce cas cela concerne toute les associations de chaque pigment impliqué.

 

Il n'existe pas à notre disposition une déduction à tirer du fait qu'il y a là du cuivre et du cadmium. Ni d'autres sources pour confirmer les dires d'Yvan Thièle, qui sauf erreur de notre part semblerait plutôt isolé sur ce sujet précis. Il faut tester, en pensant que des labos assez compétents (normalement) ont déjà fait ce test du côté industriel. Plus de très nombreux artistes.

 

Il faut certainement aussi se méfier des associations d'idées que nous faisons tous (cuivre->vert-de-gris->poison, cadmium->métal lourd, soufre, phtalocyanine->cyanure)... On en trouve autant que l'on veut, c'est tout naturel !

 

 

La « fameuse » bactérie GFAJ-1 sur un lit d'arsenic.

Lien (recherche Google) vers une affaire qui fut un couac retentissant.

 

 

 

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