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Laques anciennes (couleurs)  

 

 

 

De préférence, lire en premier l'article consacré aux laques et particulièrement le passage concernant les laques "classiques"

 

Les laques anciennes ont servi aux peintres comme aux teinturiers.

La plupart d'entre elles sont d'un rouge plutôt froid et furent utilisées de haute antiquité en de nombreuses régions (Inde, Occident). Une exception : la gaude, qui est jaune. D'autres couleurs ont évidemment été obtenues par des mélanges.

 

Résumé

La garance (article séparé)

Le carmin de garance ou d'alizarine

Liens et différences entre carmin de cochenille et rouge kermès

- le rouge kermès

- le carmin de cochenille

la gaude

l'orseille

Le rouge brésil

Il existe d'autres substances colorantes anciennes comme le safran et le curcuma par exemple, dont on peut faire des laques par dilution, mais celles qui suivent ci-dessous sont transparentes par essence et méritent davantage l'appellation classique de "laques".

Voici une énumération qui n'a pas prétention à être exhaustive :

* la garance fait l'objet d'un article séparé.

* les carmins et le kermès.

* Le carmin de garance ou d'alizarine a été créé par Bourgeois en 1816 ("carmin" est alors, dit-on, la contraction de "kermès" - de l'arabe kermiz - et de minium, information non confirmée). Nous ignorons si sa composition à l'époque était déjà celle d'aujourd'hui (généralement un rouge anthraquinonique). Elle a disparu dans le courant du XIXème siècle (lire passage in Laques) mais il est possible que ce pigment fut lui-même destiné à remplacer les couleurs à base de cochenille, trop fugaces, comme...

* ... le carmin de cochenille et le rouge kermès. Evoquons leurs liens et leurs différences.
Le premier est en quelque sorte issu du second. Ce qui les distingue, ce n'est guère leurs caractéristiques en tant que colorants : ils se ressemblent énormément. Les lieux et modes de production sont, eux, différents :

* le kermès est fabriqué avec les oeufs des cochenilles (kermes vermilio ou kermes ilicis) parasitant un chêne méditerranéen dit chêne kermès, poussant en Espagne et dans les îles grecques, ou, selon certaines sources (très crédibles), avec les femelles détachées de l'arbre avant la ponte, puis broyées. On en tire l'acide carminique, que l'on mêle à de l'alun. Il serait possible de le "vermillionner" (rendre plus orangé) en le soumettant aux acides du vinaigre ou du citron.
Le terme de kermès est en fait probablement très ancien. En sanscrit, il donne kermi, en arabe quirmiz, en anglais crimson, en français cramoisi. Ce vocable international signifierait "ver" - un mot qui lui-même a donné "vermillon".
Cette couleur fort coûteuse aurait eu un grand succès comme substance tinctoriale et comme pigment à peindre et à écrire durant la période médiévale en Europe, de la Pologne (importante zone de production, basée sur porphyrophora polonica) à l'Arménie (autre zone de production plus ancienne, attestée à partir du 1er millénaire BC, fondée sur porhyrophora hameli, variété petite prospérant de la Baltique à l'Ukraine sur la gnavelle vivace) en passant par Florence, Venise et la Turquie. Elle aurait même été décelée dans une grotte préhistorique (Adaouste, France). Elle périclite à partir du XVIIème siècle et disparaît presque totalement à la fin du XIXème.

* le carmin de cochenille est fabriqué par ébullition de l'insecte femelle (récolté juste avant la ponte) de la variété mexicaine de cochenille qui parasite les cactus de type nopal (de l'aztèque nopalli, figuier de Barbarie mexicain semblable à l'oponce grec).
Initialement, les Amérindiens l'utilisent déjà à grande échelle comme teinture (mordant : alun ou jus de citron) et comme pigment à usages divers. Les conquistadores l'importèrent en Europe dès 1520 ou 1540.
Au XVIIIème et au XIXème siècles, ces cactus ont été implantés en Algérie, en Afrique, à Java, en Espagne et aux îles Canaries (premier exportateur au XIXème siècle) et cultivés à grande échelle, le rendement des parasites du coccus cacti s'avérant très supérieur à celui du kermes vermilio. Approximativement, un hectare (carré de 100m de côté) donnait 300 kg de cochenille, un excellent chiffre, une rentabilité exceptionnelle augmentée par la surexploitation de la main d'oeuvre souvent en esclavage. On devine derrière ces données l'intérêt industriel et économique de cette couleur voisine du kermès, beaucoup trop rare et cher, près de dix fois moins rentable, et l'ampleur du bouleversement créé par la suite lors de l'invention d'un carmin purement industriel ajoutant la permanence aux qualités initiales du produit animal.

* Mentionnons une variété asiatique de la cochenille, dite "cochenille à laque" : kerria lacca. Elle croît sur différents arbres d'Asie, mais nous ne disposons d'aucune précision à son sujet (merci de nous apporter vos témoignages).

L'offre actuelle du commerce est faite d'imitations et nous fait découvrir des variétés nouvelles de carmins, parfois un peu trop mauves, proches de la pourpre.

Lecture conseillée : Le carmin sur Pourpre.com

* la gaude (du germanique walda et/ou d'après le mot latin gaude signifiant être en joie, mettre en joie), dite aussi giallolino ("le petit jaune", une appellation somme toute très imprécise qui s'est également appliquée au jaune de Naples) et laque d'Avignon. Elle fut extraite dès le néolithique de la plante éponyme (gaude, reseda luteola), variété de réséda (du latin resedare, calmer, à cause de vertus médicinales supposées - noter qu'en anglais réséda se dit curieusement mignonette), plante herbacée pouvant atteindre 1,50m, qui serait actuellement interdite à la cueillette en France car en voie de disparition.
Elle donne un jaune, mais aussi, par association avec différents bleus (notamment la guède, dès l'époque gauloise), des verts réséda assez célèbres. L'une des raisons de son succès est son faible coût.
En tant que teinture, la gaude est désignée au XVIIIème siècle comme teinture "grand teint" (elle est l'un des rares jaunes à ne pas brunir). Elle est très utilisée à cette époque, peut-être grâce au renouveau progressif de la couleur jaune en Occident (voir les jaunes).
On la mentionne aussi comme l'un des deux jaunes utilisés pour les enluminures, plus tard en peinture. Elle était alors nommée laque de gaude ou giallolino (en italien, petit jaune, jaune pâle). Elle sert bien plus tard en peinture décorative (papiers peints notamment). On la prépare avec de la craie naturelle et de l'alun, qui sert aussi à préparer une teinture avec la même substance.
La plante est encore cultivée intensivement en Europe au XIXème siècle. Elle est alors remplacée par le quercitrin puis les pigments synthétiques.
A tort ou a raison, la gaude a la réputation d'être fugace, mais c'est surtout en comparaison avec des pigments jaunes beaucoup plus récents disposant d'une permanence exceptionnelle.

* l'orseille. Elle est traitée dans l'article consacré aux violets et aux mauves.

* le rouge brésil est traité dans l'article consacré aux rouges.

 

Voir aussi Rouges.

 

 

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