Nom masculin.
Selon l'Académie française, provient du grec iôdês,
violet ou
"aux reflets violets"
(dérivé de ion, violette).
La couleur de
ses vapeurs,
obtenues par échauffement,
est effectivement d'un franc violet.
C'est Louis-Joseph Gay-Lussac
qui a
donné ce nom à l'iode après la découverte
de cet élément par Bernard Courtois en 1811.
Iode
: n°53 du tableau périodique des éléments.
Non-métal halogène
lourd. Son isotope stable est 127I.
Ses emplois sont beaucoup plus nombreux que l'on ne croirait.
Naturels parfois, comme
dans le corps humain où il représente l'agent majeur que le système
thyroïdien met en oeuvre (agents moléculaires ayant fonction de chélateurs) pour
neutraliser puis évacuer certains éléments indésirables, tels
que
les métaux lourds, via les reins.
Son usage par l'être humain est lié entre
autres à l'éclairage (lampes à iode), à différents traitements
thérapeutiques et à des tests chimiques (voir
Indice d'iode in La
saturation) ou physiques (détecteurs des chambres de
collision dans les synchrotrons) et médicaux.
La teinture d'iode (diiode
I2 ou iodure de potassium KI en solution dans
l'éthanol) réagit assez curieusement avec l'amidon
qui est pourtant une grande structure moléculaire. Sur du pain par exemple,
elle peut révéler un manque de moelleux (lire l'article consacré à
l'amidon). Elle a été utilisée comme un
antiseptique très répandu - avant les antibiotiques - et l'est toujours, quoique
sous d'autres formes et en moindre proportion
(voir note). Son usage comme celui de
l'iodure de potassium (pilules) ou
tout autre conditionnement peut en effet induire des dérèglements
thyroïdiens très graves. On ne l'emploie plus que :
* sur de courtes périodes, à
dosage faible mais suffisant pour saturer les glandes thyroïdes pendant
quelque temps, dans des cas de risque d'exposition à
l'isotope 131I, produit de la
fission d'éléments transuraniens,
dont la demi-vie est de huit jours,
* pour traiter des pathologies
thyroïdiennes (notamment les goitres)
* ou des carences alimentaires en iode.
L'iode a été extrait d'algues
laminaires, une famille de goémons (Laminaria) à laquelle appartient
aussi le konbu (ou kombu) japonais utilisé de longue date (Jomon ?) pour
l'alimentation. Actuellement, il est tiré du sel marin. Ces procédés - et la
découverte de l'iode en 1811 - sont directement liés en Europe à
l'extraction industrielle de la soude.
Des variétés d'algues très longues de la moitié Sud l'océan Pacifique
contiennent également de l'iode, les "kelps" (Macrocystis).
La couleur de l'iode est intéressante et l'on pourrait penser à un usage
artistique, mais il s'évapore à température ambiante malgré son poids
atomique fort élevé (126,9). Seuls des travaux éphémères peuvent être envisagés, à moins
de le placer en milieu fermé ou de parvenir à "fixer le beau gaz violet", rude tâche.
Note : la Béthadine ®, médicament
d'usage courant, contient bien de
l'iode. A l'opposé de la vénérable teinture (un peu plus violacée) dont la
formulation est élémentaire, c'est un composé
carboné assez compliqué, vinylique, de couleur
rouge sang.
L'usage d'iode contre les pathologies des la gorge ou des bronches, lié à
la systématisation des opérations des amygdales et des végétations
pratiquées massivement sur les enfants jusqu'aux années 1970 incluses, a
disparu d'abord avec les antibiotiques dans l'après-guerre, puis avec
l'atténuation de ces pratiques aujourd'hui devenues rares.
Enfin, l'iode eut beaucoup d'importance pour la photographie naissante.
Inventée en 1827 par Nicéphore Niepce, celle-ci avait besoin d'un
sensibilisateur. Daguerre eut l'idée de disposer de l'iode, autre
nouveau-né, sur une couche d'argent. La combinaison fit florès jusqu'à ce
que l'iodure d'argent, "l'argentique", cède la place aux capteurs
numériques.
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