Les
protections
De nombreux artistes et spécialistes de
disciplines proches manipulent des produits d'apparence banale (ex. : une bombe
de peinture) sans savoir que des protections s'imposent.
D'autres souhaitent aborder une nouvelle technique et savent qu'elle comporte
des dangers. Il est impossible d'inventorier toutes les protections, aussi
devons nous nous contenter d'un tour d'horizon en espérant qu'il rendra quelques
services et qu'il sensibilisera sur certains points mal connus comme la
fragilité des yeux ou les effets pervers du bruit.
Dans de nombreux cas, la consultation
d'un médecin ne doit pas apparaître comme une initiative a priori
disproportionnée.
Les
combinaisons
Certaines combinaisons jetables pour horticulteurs peuvent convenir à
certains emplois dans le domaine des arts plastiques. Il est cependant très
important de s'en assurer (ne pas espérer qu'elles protègent contre des
produits n'ayant aucun rapport avec leur destination). Il peut être
nécessaire d'employer de véritables combinaisons
adaptées, pourvues éventuellement d'un appareil respiratoire.
Les gants
Les gants chirurgicaux,
amis des peintres
Le modèle simple, jetable, est souvent disponible en supermarché ou en
hypermarché. Il est très utile pour qui manipule les
produits de peinture. Travailler en contact direct avec la pâte est
dangereux. Des peintres en sont morts - certes à une époque où l'on manipulait
davantage de pigments toxiques. Le risque demeure cependant non négligeable. Il
est à la fois allergique et toxicologique.
On peut se procurer des modèles couvrant les avant-bras dans certains magasins
de fournitures pour les arts plastiques et autres spécialités.
Autres gants
Ils doivent être adaptés à l'usage bien sûr. Par exemple la
soudure à l'arc nécessite impérativement des gants
spéciaux. Au-delà, c'est la "manière" propre à l'artiste et le matériau à
travailler qui jouent un rôle dans le choix des gants, par exemple en sculpture
sur pierre.
Dans l'ensemble, sauf usages ou risques particuliers, les gants épais et
montants des horticulteurs offrent une protection standard (c'est-à-dire loin de
la perfection) contre les coupures et les chocs modérés. Il est aisé de s'en
procurer. En cas de chocs répétés ou forts (taille de pierre) il ne faut pas
hésiter à prendre les conseils d'un médecin et/ou d'un kinésithérapeute pour
obtenir la protection la plus adaptée à votre corps. Ce que fait un sportif pour
se préserver, un artiste doit le faire aussi.
Les masques
respiratoires
Ils sont notamment utiles lors de la manipulation de résines ou de solvants.
La cartouche doit impérativement être parfaitement adaptée à l'usage, sans
quoi le masque ne présente absolument aucun intérêt.
Autre type de masque : le simple masque filtrant la poussière. Il peut être
très utile lorsqu'il s'agit de travailler la pierre ou le plâtre.
Les lunettes,
la protection des yeux
Les protections doivent être adaptées à l'emploi : lunettes spéciales, lunettes de
plongée, lunettes habituelles, simplement destinées à barrer la route à des
projections de produits anodins.
En sculpture de la pierre, des lunettes extrêmement solides
et protégeant entièrement les yeux sont indispensables.
Mais c'est aussi le cas lorsqu'il s'agit de manipuler des produits chimiques. Les yeux sont particulièrement fragiles. Ils peuvent être fortement agressés par
des produits banals comme l'éthanol ou l'alcool à brûler ainsi que les pigments.
Il est important de les protéger dès lors que l'on a des raisons de penser qu'il
existe un risque de projection de liquide, de poudre ou d'émanation de gaz.
Pour la soudure à l'arc, des lunettes spéciales
et un grand masque sont indispensables. La lumière de l'arc est bien trop
intense pour être regardée directement. Le masque protège bien sûr de la chaleur
et des projections.
Le bruit
C'est le danger auquel on pense le moins. Peut-être parce que nous l'évitons
naturellement lorsqu'il est intense. Mais il est sournois. A moyen ou long terme
une sorte d'accoutumance apparaît de même qu'un effet psychique bien connu des
tortionnaires et des chroniqueurs de faits-divers.
La meilleure protection est le casque antibruit qui applique le principe de
l'annulation d'une onde par l'émission d'une autre onde. Lire
passage illustré in Les
Dialogues de Dotapea, chapitre VIII. Le casque enregistre "en amont", "à
l'extérieur", les paramètres des ondes sonores et émet "à
l'intérieur" une autre onde de sorte que les deux s'annulent.
La plupart de ces casques sont "spécialisés" dans certaines fréquences
correspondant à différents types d'environnements, le plus souvent
professionnels. Tous coûtent un certain prix mais ce n'est rien d'autre que le
prix de vos capacités auditives et mentales. Quelquefois, de simples boules de
cire peuvent faire l'affaire mais il est clair que dans certains ateliers et
chantiers les grands moyens s'imposent.
Insistons encore sur l'aspect sournois et dangereux de la "pollution
sonore" : l'ambiance dans une équipe, les conflits de voisinage ou l'aptitude à
entendre avec précision peuvent être effectivement pollués et ainsi mener à des
lésions irréversibles voire rien moins qu'à des décès (meurtres, suicides) comme
le ferait un produit toxique. Le mode opératoire est différent, dilué, réparti
entre le physiologique, le psychologique et le groupal. C'est ce qui fait du
bruit un poison parmi les plus dangereux.
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