Du verbe mordre
En
gravure, le mordant n'est autre que l'acide venant corroder
localement la plaque de métal (voir eau-forte).
Il s'agit par ailleurs d'une substance
provocant ou accentuant l'adhérence d'une peinture ou (surtout) d'une teinture sur
un support.
En teinturerie, le mordant joue
sensiblement le rôle
équivalent à un liant
en peinture : il fait adhérer la substance à la fibre. Cependant, c'est
généralement sur celle-ci qu'il est appliqué, ce qui le distingue des liants à peindre qui sont le plus souvent mêlés à la
substance colorante avant toute application et posés sur une surface
apprêtée. Il s'agit ici en quelque sorte d'attaquer la fibre directement.
Les colorants substantifs
ont la capacité de mordancer eux-mêmes les fibres.
L'alun a joué un rôle très important en
tant que mordant dès l'Antiquité. Les sources d'approvisionnement de
l'Occident ayant été interrompues à la fin du Moyen-âge, différents
substituts ont été recherchés. Anne
Varichon mentionne le bois du noyer, le tartre, la chaux, le vinaigre et l'urine, peu
efficaces, mais aussi les cendres du châtaigner, donnant
semble-t-il de très solides résultats. Les
rameaux du même arbre pourraient aussi être utilisés comme mordants
- malheureusement jaunâtres -,
employés en décoction.
En d'autres régions, on mentionne notamment la capacité de certaines
vases à mordancer les teintures. De nombreuses autres substances ont été
utilisées.
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