Du
latin sculpere, introduit vers 1400 dans la langue française.
Selon Philippe Clérin, il fut
"précédé par le terme «ymages» ou «ymaiges» désignant à la
fois les sculptures et les peintures."
Toujours selon le même auteur, sculpere
désignait le fait de sculpter par retrait dans la pierre.
En France, ce n'est qu'au XVIIème
siècle que le terme sculpter désigne un travail par ajout autant que par
retrait, quelle que soit la matière employée.
Au XIXème siècle, retour en arrière
: le sculpteur taille de nouveau la pierre ou le bois alors que le
"statuaire" modèle la terre ou fond le métal.
Aux XX et XIXèmes siècles, les
définitions sont à nouveau beaucoup plus ouvertes. Elles sont
fondamentalement basées sur la tridimensionnalité de l'oeuvre. Se pose
dès lors une question : qu'est-ce qui distingue une sculpture d'une
installation, d'un ouvrage d'architecture ou d'orfèvrerie ?
Il n'existe guère de réponse absolue à cette
question, sinon celle de l'admirable artiste Ghiberti (XIV-XVèmes
siècles) qui créa un chef d'oeuvre bien réel : les portes du
baptistère de Florence, travail d'architecture, de sculpture et
d'orfèvrerie, merveille inégalée, oeuvre de fusion dans tous les sens
du terme, admirée par Michel Ange.
Picasso, Braque et quelques grands artistes
russes sont allés jusqu'à rejoindre le sens initial - apparemment naïf
- du mot «ymaige» par leurs oeuvres des années 1910-20, des
"tableaux-reliefs" que les auteurs des mosaïques-hauts-reliefs
de l'antique Suse n'auraient peut-être pas dédaignés.
Régulièrement bien que rarement, certains
artistes viennent nous rappeler que les dichotomies présentes dans la
langue ont comme meilleur rôle celui d'autoriser des fusions.
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de sculptures.
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