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Le parchemin
Article du glossaire

 

 

 

La légende

Le mot parchemin provient étymologiquement de Pergame. Cette riche cité-état du Proche-Orient - aujourd'hui Bergama, en Turquie, voir emplacement sur photo satellite - développa une technologie particulière pour fabriquer son propre support d'écriture, suite à une sorte d'embargo égyptien sur le papyrus lié, dit-on, à une concurrence entre la bibliothèque d'Alexandrie et celle de Pergame au IIème siècle BC. Cependant, cette information a posteriori provient de Pline (mort en 79 AC) dont le "témoignage" au sujet de la bibliothèque de Pergame est par ailleurs sujet à controverses. Il est donc prudent de la considérer comme une légende plausible et pas davantage.

Sommaire

La légende

Parchemins et vélins : quid ?

Fabrication et qualité

Autres points techniques

Décadence du parchemin et parcours historique

Parchemins et vélins d'aujourd'hui

 

Parchemins et vélins : quid ?

Quoi qu'il en soit de cette légende, il s'agissait d'utiliser non pas une plante comme dans le cas du papyrus, du liber ou du papier (qui n'apparaîtra que beaucoup plus tard en Occident), mais des peaux d'animaux : mouton, agneau, chèvre, etc. On aurait d'ailleurs nommé antérieurement ce support diphtera ou membrana. Les meilleurs résultats étaient obtenus, dit-on, avec la peau de veau mort né, très fine, nommée vélin (qui correspondrait à l'ancienne charta virginea, nommée ainsi, peut-être, en raison de sa blancheur). En fait on réaliserait également d'excellents parchemins d'agneau et de chevreau (cf. une référence de tout premier plan de Mireille Marlier).

La qualité du pergamineum était de toute façon sans doute très exceptionnelle pour l'époque car le recours aux peaux animales comme supports était une pratique banale depuis déjà des milliers d'années (peut-être dès le IIIème millénaire BC, mais l'idée a pu naître dès les premiers balbutiements de la tannerie) et n'avait pas supplanté pour autant le très efficient papyrus. Le parchemin était un réel progrès.

Vers le milieu du Moyen-âge, le procédé est déjà bien répandu en Europe, supplantant progressivement le papyrus.

 

Fabrication et qualité

Au XIIIème siècle, la fabrication est décrite à peu près ainsi :

* immersion de la peau dans l'eau et première épilation/décarnation/amollissement à la chaux vive
* tension sur châssis et séchage au soleil, une opération essentielle selon Mireille Marlier, à cause d'une modification structurelle du collagène. A noter à ce sujet : les morceaux de peau excédentaires auraient été utilisés pour la fabrication d'une "colle de parchemin", alias "colle de brochette", soit une variété de colle de peau. On saisit ainsi que le parchemin a pu faire partie d'une sorte de chaîne industrielle.
* finition à la lame (lissage, épilation finale).

Ce qui est un procédé simplifié. Un texte du VIIIème décrit une fabrication beaucoup plus complexe avec grattages, lavages répétés, ponçages, intervention de différents produits à la finition, etc.

La qualité du produit ne dépendait pas seulement de l'animal. Il existait de mauvais parchemins à cause de mauvais procédés. Un bon parchemin était normalement très fin et parfaitement lisse. Un mauvais pouvait comporter des poils, des saletés ou être rugueux.

 

Une autre pratique est mentionnée : l'enduction. Toujours au Moyen-âge et sans doute au-delà, l'ouvrage d'art (essentiellement l'enluminure) nécessitait semble-t-il, au moins dans certains cas, l'immersion dans une colle (colle de poisson chaude typiquement) pour rendre le support moins absorbant.

Ce genre d'opérations parfois poussées à un niveau de savoir-faire beaucoup plus élevé autorisait également une pigmentation. On évoque notamment la pourpre véritable mais cette information n'est pas pleinement confirmée car les analyses non-destructives sont encore un peu trop récentes. La bible d'Uppsala, le codex argenteus et le codex genesis de Vienne sont, parmi d'autres prestigieux et vénérables documents, soupçonnés d'avoir été teints avec le murex.

 

Autres points techniques

Il faut les préciser car ce ne sont pas des détails :

* tout comme les tissus enduits à la colle de peau (voir passage), le parchemin serait assez sensible à l'humidité. Il se déformerait.
*
contrairement au papyrus qui est en principe employé comme page et non comme feuille, on peut normalement utiliser les deux faces d'un parchemin. Recto et verso.
Comme l'exception doit confirmer la règle, signalons l'existence de certaines variétés épaisses faites pour un emploi "monoface".
* on pourrait effacer un parchemin en le trempant dans du lait puis en le ponçant (non confirmé, certaines sources mentionnant un simple ponçage). On obtient alors un palimpseste. Un mot ancien (grec palimpsêstos) qui n'est pas étranger à de nombreux artistes, les peintres en particulier, dès lors que leur travail a quelque chose à voir avec la mémoire notamment.

 

Décadence du parchemin et parcours historique

En Europe, les premiers moulins à papier (fin XIIIème siècle - lien) et peut-être encore plus l'avènement de l'imprimerie typographique "moderne" à partir de 1454 (la célèbre bible de Gutenberg - 1456 - était imprimée sur papier humide) pourraient être considérés comme d'importants événements déclencheurs de la disparition progressive du parchemin. Des productions ponctuelles - parfois tout à fait exceptionnelles - sont mentionnées jusqu'au XIXème. La véritable durée de vie du procédé fut très approximativement de l'ordre de 1500 ans, soit grosso modo la moitié ou le tiers de celle du papyrus.

Voir aussi liber, papier et surtout papyrus.

Parchemins et vélins d'aujourd'hui

Le terme parchemin a pu désigner jusqu'à nos jours d'autres sortes d'ancêtres ou de cousins du papier.

Le parchemin communément vendu aujourd'hui n'est pas forcément (euphémisme) un véritable parchemin animal. Des fabricants de papiers ont créé des variétés (de papiers) fins et assez solides, parfois opalescents, qui peuvent évoquer l'antique produit. Certains résistent assez bien aux encres, sont parfois joliment colorés et ne doivent pas être dédaignés. Signalons aussi le fait que les "vélins" actuels sont très différents des papiers vendus comme parchemins. Paradoxalement ils sont assez épais, possiblement parce qu'ils sont employés en gravure.

Voir Les vélins in Les papiers à dessin.

 

 

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